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La Russie visée par une salve de drones ukrainiens avant les cérémonies du 9 mai

Europe 1 avec AFP . 3 min
La Russie visée par une salve de drones ukrainiens avant les cérémonies du 9 mai
La Russie visée par une salve de drones ukrainiens avant les cérémonies du 9 mai Vyacheslav PROKOFYEV / POOL / AFP / © Vyacheslav PROKOFYEV / POOL / AFP

Dans la nuit de lundi à mardi, l'Ukraine a lancé plus de cent drones sur la Russie, ciblant Moscou et perturbant plusieurs aéroports. Le Kremlin a menacé de riposter immédiatement si l'Ukraine attaque pendant le cessez-le-feu de trois jours ordonné par Vladimir Poutine. Cette escalade survient à quelques jours du défilé militaire russe du 9 mai.

L'Ukraine a lancé dans la nuit de lundi à mardi plus de cent drones sur le territoire russe, ciblant notamment Moscou et perturbant provisoirement le fonctionnement d'une dizaine d'aéroports, à trois jours des commémorations de la victoire sur l'Allemagne nazie.

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Dans la foulée, le Kremlin a averti que l'armée russe répondrait "immédiatement" en cas d'attaque ukrainienne pendant le cessez-le-feu unilatéral ordonné par Vladimir Poutine du 8 au 10 mai, que son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment qualifié de "tentative de manipulation".

L'Ukraine, après plus de trois ans d'une offensive russe qui a entraîné la mort de dizaines de milliers de civils et de soldats, plaide toujours, sous la pression de Washington, pour un arrêt "inconditionnel" des hostilités avant des négociations avec la Russie. Moscou veut au contraire des engagements concrets sur ses demandes avant toute fin globale des hostilités.

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Craintes avant le défilé

C'est dans ce contexte diplomatique et militaire incertain que Moscou, qui accueille vendredi un grand défilé militaire en présence de Vladimir Poutine et d'une vingtaine de dirigeants étrangers, a été la cible dans la nuit de lundi à mardi de drones explosifs ukrainiens. Selon son maire Sergueï Sobianine, 19 engins ayant visé la capitale ont été interceptés par la défense antiaérienne, faisant craindre la multiplication de ce type d'attaques dans les prochains jours.

Des débris de drone sont tombés sur une grande avenue au sud de Moscou, sans toutefois faire de victimes, d'après Sergueï Sobianine. Les médias russes ont diffusé des images d'une vitrine de supermarché fêlée et d'une façade noircie d'immeuble résidentiel. Au total, la Russie a été attaquée dans la nuit par 105 drones ukrainiens, a précisé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

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Quatre aéroports de la capitale -- Cheremétievo, Domodedovo, Vnoukovo et Joukovski -- ont imposé pendant la nuit des restrictions provisoires à leur fonctionnement, certains fermant leurs pistes, selon l'agence russe de l'aviation civile Rossaviatsia. Les activités de plusieurs autres aéroports russes ont dû être suspendues, notamment dans plusieurs grandes villes sur la Volga comme Nijni Novgorod, Samara, Saratov et Volgograd.

Mise en garde du Kremlin

En fin de matinée, le Kremlin a mis en garde l'Ukraine, assurant que sa trêve entre jeudi et samedi restait "d'actualité" : "Si le régime de Kiev ne fait pas de même (cesser les combats, ndlr) et continue de tenter de frapper nos positions ou nos installations, une réponse adéquate sera immédiatement donnée", a menacé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, au cours de son briefing.

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La "position" ukrainienne "est axée sur la poursuite de la guerre", a-t-il déploré. Samedi, Volodymyr Zelensky avait dénoncé la "performance théâtrale" de Vladimir Poutine, actant le rejet de Kiev concernant cette suspension pendant trois jours des combats ordonnée sans concertation par le maître du Kremlin, à l'occasion des commémorations de la victoire sur l'Allemagne nazie pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Sur la place Rouge, les autorités russes ont prévu vendredi un défilé de grande ampleur. La diplomatie ukrainienne a exhorté mardi les troupes étrangères à ne pas participer à ces célébrations : "Marcher avec (les Russes), c'est partager la responsabilité du sang des enfants, civils et militaires ukrainiens", a-t-elle dénoncé dans un communiqué.

Vladimir Poutine avait déjà unilatéralement décrété, à l'occasion du weekend pascal en avril, un court cessez-le-feu, qui avait conduit à une baisse d'intensité des affrontements sans être totalement respecté par les deux camps. Il a toujours refusé un arrêt des hostilités sans conditions de 30 jours, tel que proposé par Kiev et Washington.

Côté ukrainien, un bombardement russe effectué par des drones a fait un mort dans la région d'Odessa (sud), selon son gouverneur Oleg Kiper. Une autre personne a été tuée et deux autres blessées, dont une "grièvement", dans une frappe russe sur Kramatorsk, tout près du front oriental, ont également affirmé les autorités locales. 

Les autorités de la région de Kherson ont, elles, annoncé la mort d'une femme de 55 ans dans un bombardement russe. Dans l'est toujours, l'armée russe a revendiqué mardi la prise de la localité de Lyssivka. Russes et Ukrainiens ont par ailleurs annoncé avoir échangé 205 prisonniers de guerre de chaque camp.