L'armée turque et les forces de la coalition internationale antidjihadiste ont lancé l'opération "Bouclier de l'Euphrate" mercredi matin pour chasser l'organisation Etat islamique (EI) de la localité syrienne de Jarablos, frontalière de la Turquie, a annoncé le bureau du Premier ministre turc. Jarablos est le dernier point de passage contrôlé par l'EI à la frontière turco-syrienne.
Forces spéciales, F-16 et chars. "Les forces armées turques et les forces aériennes de la coalition internationale ont lancé une opération militaire visant à nettoyer le district de Jarablos de la province d'Alep de l'organisation terroriste Daech", l'acronyme arabe de l'EI, selon un communiqué officiel. La télévision NTV a annoncé qu'un petit nombre de membres des forces spéciales turques étaient entrés quelques kilomètres à l'intérieur du territoire de la Syrie. Des F-16 turcs ont aussi largué des bombes sur des sites djihadistes à Jarablos, pour la première fois depuis la destruction en novembre 2015 par la chasse turque d'un avion de combat russe au-dessus de la frontière turco-syrienne, a ajouté la télévision. Plus tard dans la matinée, une dizaine de chars turcs sont entrés à leur tour en Syrie.
"Préserver l'intégrité territoriale". L'agence de presse progouvernementale Anadolu a précisé que l'opération avait commencé à 4h locales (3h en France) et avait pour but également de "renforcer la sécurité de la frontière et de préserver l'intégrité territoriale de la Syrie".
Mortiers et roquettes mardi. Tard mardi, la Turquie s'était dite prête à soutenir une opération pour chasser l'EI de Jarablos après avoir reçu, en provenance du territoire syrien, des tirs de mortiers et des roquettes sur son sol, à Karkamis et sur la ville frontalière turque de Kilis, plus à l'ouest. L'artillerie turque avait pilonné mardi des positions de l'EI à Jarablos en réponse à ces tirs de mortiers et de roquettes. Le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu avait déclaré auparavant : "nous ne voulons pas de Daech en Irak ni en Syrie. Nous apporterons toutes sortes de soutien à l'opération de Jarablos".