Le pape François accueilli "comme Jésus Christ" en Ouganda

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Le pape a été accueilli par des centaines de milliers de personnes lors de son voyage en Ouganda. © GIUSEPPE CACACE / POOL / AFP
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G.S. avec AFP et Virginie Riva
La veille d'un voyage ultra-risqué en Centre-Afrique, le Pape a parlé "amour" et en appelé à tendre la main aux pauvres. 

Après le Kenya, le Pape François était en Ouganda, samedi, pour la deuxième étape de sa tournée en Afrique. La veille d'un voyage ultra-risqué en Centre-Afrique, le Pape y a parlé "amour" et en appelé à tendre la main aux pauvres, dans ce pays où 40% de la population est catholique, 35% anglicane et 10% de religion musulmane. Devant des centaines de milliers de fidèles, il a été accueilli comme une vraie star.

Messe et recueillement. Jorge Bergoglio a d'abord célébré une grande messe le matin, en présence de 200.000 à 300.000 personnes, dans un grand parc verdoyant, sur le site même où de jeunes chrétiens catholiques et anglicans avaient été brûlés vifs à la fin du XIXe siècle. Il s'est rendu au sanctuaire des martyrs anglicans, en présence d'une quarantaine d'évêques de cette confession, avant de rejoindre la basilique moderne du sanctuaire catholique. Puis il s'est agenouillé en prière devant l'autel qui contient les reliques de saint Charles Lwanga, chef des pages chrétiens martyrisés sur ordre de Mwanga II, roi des Baganda (1884-1888), un des peuples de l'actuel Ouganda. Ce sanctuaire est un lieu phare de pèlerinage pour les Ougandais. C'est sur ce lieu du sanctuaire anglican que 25 jeunes chrétiens - catholiques et anglicans - âgés de 12 à 30 ans, furent brûlés vifs ensemble le 3 juin 1887.

 

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"Quelle chance de voir le Pape". Dans l'après-midi, le pape François a aussi rencontré 150.000 jeunes Ougandais sur une ancienne piste d'aérodrome transformée en parc, qui lui ont réservé un accueil enthousiaste et désordonné. Europe 1 y était. Depuis 7h du matin, les fidèles s'assemblaient devant l'aéroport de Kampala. Ici, le Pape est considéré "comme Jésus Christ", dixit un prêtre local. "Oh my god, vous vous rendez-compte quelle chance de voir le Pape. Jamais je n'aurais l'occasion d'aller au Vatican, alors de le voir ici, c'est génial pour moi. Oh, merci !", a explosé une fidèle lorsqu'elle a aperçu François dans sa Papa mobile.

"Les gens peuvent voir ce qu'il fait. Il les rejoint dans leur racine. Il veut que les gens le rejoignent. C'est un Saint homme. Et il mérite de devenir Saint !", a lancé une autre fidèle, pour qui François devra être canonisé. Dans la foule, il y avait même des musulmans. Qui ne sont pas seulement venus par curiosité. "Je me suis dit qu'il falait que je sois là pour témoigner de son message à la jeunesse. Son message est universel. C'est l'unité, l'amour et l'attention aux pauvres", expliquait ainsi Medhi.

 

CARL DE SOUZA / AFP

 

"Ne pas oublier les pauvres".  "Pensez-vous vraiment que Jésus aime chacun? Il vous aide à mener la lutte avec toutes sortes de problèmes. Mais il faut toujours lutter avec l'aide de la prière. Etes-vous prêts à combattre, à demander à Jésus de vous aider dans ce combat?", a ensuite demandé le Pape, dans un prêche alternant questions et réponses qui rappelait celui de certains pasteurs évangélistes. Visitant ensuite une maison d'accueil des pauvres dans le quartier de Nalukolongo, au sud de Kampala, le pape a demandé aux paroisses de toute l'Afrique de ne pas "fermer les portes et les oreilles au cri des pauvres". "Aujourd'hui, je voudrais adresser un appel à toutes les paroisses et communautés présentes en Ouganda - et dans le reste de l'Afrique - à ne pas oublier les pauvres", a affirmé le chef de l'Eglise catholique. Certains souhaitaient qu'il prenne position publiquement contre l'avortement et l'homosexualité, importée selon eux d'Occident et considérée en Ouganda comme un crime. Mais le pape ne l'a pas fait.

François doit s'envoler dimanche matin pour la troisième étape, la plus risquée de son voyage, à Bangui, capitale de la Centrafrique en proie aux violences inter-religieuses. Le pape tient à porter un message de paix et de réconciliation dans ce pays, où s'affrontent depuis fin 2013 des milices Séléka, à majorité musulmane, et anti-balaka, à dominante chrétienne.