Le Parlement irlandais a adopté dans la nuit de jeudi à vendredi un projet de loi autorisant pour la première fois un accès limité à l'avortement en Irlande, un vote qui met fin à des mois de débats enflammés. Le texte, approuvé en avril par le gouvernement d'Enda Kenny, s'est heurté à une vive résistance de l'Eglise dans ce pays à forte tradition catholique.
La nouvelle loi n'autorise l'interruption volontaire de grossesse (IVG) que dans les cas où la vie de la femme est en danger. Elle a été adoptée par 137 voix contre 31. "C'est une loi très, très a minima, mais cela ressemble en même temps à la fin d'une époque", a réagi Eleanor White, une des activistes pro-avortement qui attendaient l'issue du vote devant le Parlement, comme un nombre bien plus élevé d'opposants à la loi.
"Cela marque la fin du rôle central que jouait jusqu'à présent l'Eglise catholique en Irlande", a-t-elle estimé. Les activistes anti-avortement ont de leur côté dénoncé "un crime contre le coeur et l'âme du pays" et entamé une prière pour les futures victimes de "meurtre".
Bien qu'officiellement interdit jusqu'à présent en Irlande, l'IVG était dans les faits autorisé, depuis un arrêt de la Cour suprême datant de 1992, dans les cas spécifiques où la vie d'une femme est en danger.