L'éditeur du "National Enquirer" admet avoir couvert Donald Trump et coopère avec la justice

L'accord passé par l'éditeur du "National Enquirer" avec la justice américaine pourrait mettre à mal Donald Trump.
L'accord passé par l'éditeur du "National Enquirer" avec la justice américaine pourrait mettre à mal Donald Trump. © SAUL LOEB / AFP
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avec AFP
L'éditeur American Media International du magazine "National Enquirer" a reconnu avoir versé 150.000 dollars à une playmate qui aurait eu une relation sexuelle avec le candidat Trump pour acheter son silence et passé un accord avec la justice.

L'éditeur du magazine National Enquirer a passé un accord avec la justice américaine prévoyant sa coopération avec les enquêteurs et la reconnaissance du versement, lors de la campagne présidentielle de 2016, de 150.000 dollars (environ 130.000 euros) à une ancienne mannequin disant avoir eu une liaison avec Donald Trump.

Deux affaires liées. L'accord a été conclu fin septembre mais n'a été révélé que mercredi, en même temps que le prononcé de la peine de l'ex-avocat de Donald Trump, Michael Cohen, les deux dossiers étant liés. L'annonce de cette collaboration confirme les dires de Michael Cohen et est une mauvaise nouvelle pour Donald Trump, car le patron du groupe de presse, David Pecker, était un allié de longue date du milliardaire américain.

Une mannequin payée pour se taire. Mercredi, l'éditeur American Media International (AMI) a ainsi reconnu que la somme versée en août 2016 à Karen McDougal, officiellement pour s'assurer de l'exclusivité du récit de son aventure supposée avec Donald Trump, visait, en réalité "à dissimuler le témoignage du mannequin pour empêcher qu'il n'influence l'élection" présidentielle. AMI reconnaît avoir effectué ce paiement "de concert avec la campagne d'un candidat à l'élection présidentielle", indique le bureau du procureur fédéral de Manhattan, Geoffrey Berman, dans un communiqué publié mercredi.

La version de Michael Cohen confortée. Ces déclarations confirment celles de Michael Cohen, qui avait affirmé publiquement que la somme avait été versée à Karen McDougal à la demande de Donald Trump, "pour influencer l'élection", à savoir empêcher que la révélation d'une liaison extra-conjugale ne ternisse l'image du candidat républicain. Michael Cohen avait également déclaré avoir acheté le silence de l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels dans le même but, moyennant le versement de 130.000 dollars (soit 114.000 euros).

Donald Trump en mauvaise posture. Donald Trump a toujours nié avoir eu ces liaisons et réfuté avoir ordonné ces versements. C'est en partie pour avoir effectué ces versements, qui constituent une violation de la législation en matière de financement de campagne, que Michael Cohen a été condamné mercredi à trois ans de prison. S'il était avéré que Donald Trump ait bien donné l'ordre de procéder à ces paiements, les faits seraient passibles de poursuites pénales.