Attirés par la douceur de vivre, les Français sont toujours plus nombreux à s'installer au Portugal où ils étaient près de 2.500 à décrocher une carte de résident en 2015, soit une hausse de 29%, selon des données publiées lundi par l'Institut national des statistiques (Ine).
Exonérations fiscales pour les retraités. Alors que le Portugal a instauré un régime d'exonérations fiscales pour les retraités européens, au total 4.425 Français ont élu domicile au Portugal en 2014 et 2015, dépassant les arrivées de Britanniques (3.351) et d'Espagnols (3.114). Lisbonne avait allégé le fardeau fiscal des candidats à l'exil en 2013 : les retraités européens du secteur privé qui arrivent au Portugal sont exonérés d'impôts sur leurs pensions perçues dans leur pays d'origine pendant dix ans, à condition de ne pas y avoir résidé les cinq années précédentes.
Les Français, premiers investisseurs étrangers. Cette incitation fiscale généreuse a contribué à relancer un marché immobilier en berne : parmi les investisseurs étrangers, les Français occupent désormais le premier rang avec 27% des achats, loin devant les Britanniques (18%) et les Chinois (13%), selon l'Association des agents immobiliers du Portugal. Si environ 15.000 Français sont officiellement inscrits au consulat au Portugal, leur nombre total est estimé entre 20.000 et 25.000.
De moins en moins de Chinois. Parallèlement, l'engouement des Chinois pour le pays s'est quelque peu tassé : 2.575 d'entre eux ont obtenu un titre de résidence en 2015, contre 3.728 un an auparavant, soit une baisse de plus de 30%. Pays en mal d'investissement, le Portugal octroie depuis fin 2012 des permis de séjour (visas "gold") à des investisseurs non-européens prêts à débourser au moins 500.000 euros pour un achat immobilier, transférer au moins un million d'euros ou encore créer dix emplois. Ce dispositif a été mis à mal par un scandale de corruption, qui avait éclaté au grand jour en novembre 2014 avec l'arrestation d'une dizaine de personnes, dont plusieurs hauts fonctionnaires soupçonnés d'avoir facilité l'attribution de ces permis de résidence spéciaux.