Réchauffement climatique : les Etats ne font pas assez

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avec AFP , modifié à
CA CHAUFFE - L'Agence internationale de l'énergie appelle les nations à faire plus d’efforts pour limiter la hausse des températures.

Pour les experts de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), c’est un fait : le réchauffement climatique va se poursuivre, la vraie question étant de savoir de combien de degrés. Or si les Etats se sont engagés à limiter la hausse des températures à 2 degrés, l’agence redoute que le thermomètre affiche plutôt +3,6 degrés. La faute, selon elle, à des politiques de transition énergétiques encore insuffisantes.

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Ce sera plutôt +3,6 que +2 degrés. Les prévisions de l’AIE sont conformes à celles du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) : au rythme actuel, le monde n’arrivera pas à réduire suffisamment ses émissions de CO2 pour limiter la hausse des températures à 2 degrés d’ici à 2040. A ses yeux, on s’oriente plutôt vers une hausse de 3,6 degrés. Les Etats ont pourtant commencé à s’emparer de la question mais leurs politiques ne vont pas assez loin pour permettre des changements notables et rapides.

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Plus d’énergies renouvelables mais aussi de pétrole. L’AIE prévoit pourtant une montée en puissance très forte des énergies renouvelables, notamment dans la production d'électricité, vues comme le "moteur de la transformation" du paysage énergétique mondial. Photovoltaïque, éolien, barrages hydroélectriques, etc. : en 2040, ces énergies renouvelables représenteront un tiers de la production électrique.

Mais comme les besoins en énergies seront grandissants, le succès des énergies vertes ne suffira pas à répondre à la demande. Résultat, l'AIE prévoit aussi une augmentation de la demande de pétrole de 90 millions de barils par jour (mbj) en 2013 à 104 mbj en 2040. Le recours au charbon devrait aussi se renforcer, mais à court terme seulement, tandis que le nucléaire est promis à un bel avenir.

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L’incohérence des subventions aux énergies fossiles. Les Etats misent donc sur le développement des énergies renouvelables... mais multiplient les incohérences. Et l’AIE de souligner que les subventions aux énergies fossiles ont encore atteint 550 milliards de dollars en 2013, soit quatre fois plus que celles en faveur des renouvelables, comme le photovoltaïque et l'éolien. Et ce déséquilibre "ralentit les investissements dans l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables".

La  prochaine opportunité : le sommet de Paris. L’AIE invite donc les Etats à voir plus grand, notamment lors du prochaine grand rassemblement sur le sujet, la conférence internationale sur le climat organisé à Paris en 2015. Les lignes ont déjà commencé à bouger puisque la Chine et les Etats-Unis ont conclu mercredi un accord inédit pour se fixer des objectifs chiffrés.

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Conclu par deux pays réticents à tout engagement international sur le sujet, l’accord a été qualifié "d’historique" par le président Barack Obama. D’autant que ces deux pays ont grandement contribué à faire capoter le précédent accord international sur le climat en 2009. Mais les zones d’ombre restent nombreuses : les objectifs chiffrés manquent et, aux Etats-Unis, la majorité parlementaire est contre ce texte. Mais au moins, comme le souligne l’ONG WWF, "une dynamique politique est enclenchée".

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