L'Union européenne s'est donné mardi jusqu'à la mi-juillet pour évaluer l'éventualité d'une suspension de la réciprocité des visas avec les Etats-Unis, le Canada et le sultanat de Brunei, faute d'une exemption appliquée par ces trois pays aux ressortissants de tous les Etats membres de l'UE.
Le Parlement doit trancher. "La Commission a évalué les conséquences juridiques, politiques et économiques d'une éventuelle suspension temporaire de l'exemption de visa accordée aux Etats-Unis, au Canada et à Brunei et elle a demandé au Parlement et au Conseil européens de prendre position sur la voie à suivre", a indiqué le commissaire européen aux Migrations, Dimitris Avramopoulos, dans un communiqué. Ces deux instances devront rendre leur avis au plus tard le 12 juillet prochain.
Solidarité entre les pays de l'UE. Au nom du principe de solidarité qui lie les 28 Etats membres, l'UE cherche à obtenir que les pays tiers figurant sur sa liste d'exemption de visas (dans l'optique d'un séjour de moins de 90 jours) accordent la même exemption à tous les ressortissants de l'Union. Or, dès avril 2014, la Commission européenne avait notifié cette absence de réciprocité par plusieurs pays, un contentieux résolu en 2015 avec l'Australie et le Japon mais qui continue de se poser avec le Canada et les Etats-Unis.
Moins de touristes canadiens ? Le Canada a imposé des visas pour les Bulgares et les Roumains, tandis que Washington en exige pour les ressortissants bulgares, croates, chypriotes, polonais et roumains voyageant sur son territoire. Le petit Etat de Brunei, en Asie du Sud-Est, demande un visa pour les Croates, mais le problème devrait être levé "dans les semaines à venir", selon la Commission. Le ministère canadien de l'Immigration s'est dit "heureux que la Commission ait choisi pour l'heure de ne pas adopter une loi qui aurait imposé une obligation de visa aux Canadiens qui se rendent en Europe". Toutefois, ajoute le ministère dans un communiqué, "nous demandons instamment que le Conseil de l'Union européenne et le Parlement européen mesurent soigneusement les conséquences négatives que l'imposition d'une obligation de visa au Canada aurait sur nos intérêts communs".