Mali : 38 morts et de nombreux blessés dans une attaque contre deux villages

Les villages de Ganfafani et de Yoro, près de la frontière avec le Burkina Faso, ont été touchés lundi par des attaques. Photo d'illustration.
Les villages de Ganfafani et de Yoro, près de la frontière avec le Burkina Faso, ont été touchés lundi par des attaques. Photo d'illustration. © MICHELE CATTANI / AFP
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avec AFP , modifié à
Des attaques ont fait une quarantaine de morts lundi, dans deux villages dogons du centre du Mali,. 

Une quarantaine de personnes ont péri, et de nombreuses autres ont été blessées mardi dans l'attaque de deux villages dogons du centre du Mali. "Des attaques terroristes ont visé hier lundi 17 juin 2019, dans la soirée, les localités de Gangafani et Yoro dans le cercle de Koro, non loin de la frontière avec le Burkina Faso. Le bilan provisoire officiel est de 38 morts et de nombreux blessés", a indiqué le gouvernement malien. 

Depuis l'apparition en 2015 dans la région du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture, qui ont créé leurs "groupes d'autodéfense". Le 9 juin dernier, 35 personnes, dont 24 enfants, avaient été tués dans l'attaque d'un village dogon, déjà dans le centre du Mali. 

Un bilan qui approche les 40 tués

Une source militaire malienne a peu auparavant cité un bilan de "40 civils tués" lors de ces attaques "dans les villages de Yoro et de Gangafani", des estimations confirmées par des élus locaux sous le couvert de l'anonymat. "Nous avons compté une dizaine de corps" dans les deux villages, distants l'un de l'autre, a indiqué Goundjou Poudiougou, conseiller communal à Dinagourou. Les auteurs de ces attaques "sont des terroristes parce qu'ils ont tué et éventré certains corps et brûlé des greniers. En quittant ils scandaient Allah akbar" (Dieu est le plus grand, en arabe), a-t-il déclaré.

Les violences, qui déchirent cette région depuis quatre ans, ont culminé avec le massacre le 23 mars, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 Peuls, dans le village d'Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. Lors d'un déplacement à Sobane Da le 13 juin, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a récusé toute notion de "conflit interethnique" et promis la confiscation des armes illicites dans la région.

Des zones entières qui échappent toujours aux forces armées maliennes, françaises et de l'ONU

Le nord du Mali était tombé en 2012 sous la coupe de groupes djihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes. Depuis 2015, ces violences se sont propagées du Nord vers le centre, voire parfois le Sud, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires, un phénomène que connaissent également le Burkina Faso et le Niger voisins.