Des habitants de Kidal, dans le nord-est du Mali, ont manifesté lundi, pour la troisième fois depuis vendredi, pour réclamer le départ de la force française Barkhane de cette ville contrôlée par d'anciens rebelles touareg, ont indiqué des témoins. "Nous avons manifesté et nous continuerons de manifester parce que les troupes françaises doivent dégager", a déclaré l'un des organisateurs de la manifestation, Ali Ag Mahmoud. "Elles n'ont rien à faire ici. Elles sont trop brutales, elles interviennent sans précaution dans des domiciles privés", juge-t-il.
"Barkhane dégage". Les militaires de Barkhane "sont effectivement récemment intervenus dans une maison privée, fortement soupçonnée d'appartenir à un présumé trafiquant, présumé proche des djihadistes. Ça n'a pas plu à une partie de la population", a indiqué à l'AFP une source étrangère présente au Mali. La manifestation de lundi fait suite à d'autres rassemblements, qui s'étaient déroulés vendredi et dimanche dans ce fief des ex-rebelles touareg. On pouvait lire "Barkhane dégage" et "Quittez Kidal" sur des calicots et banderoles déployés vendredi, selon des témoins.
Des voitures caillassées. Au cours de la manifestation de dimanche, des civils ont jeté des cailloux sur les véhicules appartenant aux militaires de Barkhane, obligeant les conducteurs à rouler à vive allure pour se mettre à l'abri, selon un témoin. Des arbres ont été brûlés et les commerces ont baissé leurs rideaux pendant ces rassemblements, ont précisé des habitants. Les manifestations se sont déroulées en face du camp de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) de Kidal, qu'occupent également les forces de Barkhane.
Au total, quelque 4.000 soldats français sont déployés dans cinq pays du Sahel (Tchad, Niger, Mali, Mauritanie, Burkina Faso) dans le cadre de l'opération Barkhane.