Pour Pascal Brice, il faut que les pays d'accueil ouvrent leurs frontières. 1:40
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Ugo Pascolo
Pour l'ancien directeur de l'OFPRA Pascal Brice, la découverte des 39 migrants morts dans un camion en Angleterre, mercredi, est la "confirmation de la nécessité absolue" de lutter contre les passeurs, mais aussi d'ouvrir des voies de migrations légales.
INTERVIEW

Sa première réaction en apprenant la mort de 39 migrants retrouvés dans un camion mercredi, à l'est de Londres, a été l'effroi. Invité du journal de la mi-journée samedi, Pascal Brice, ancien directeur de l'OFPRA, revient sur cet événement et appelle à l'ouverture contrôlée des frontières. 

"Ce drame est la confirmation de la nécessité absolue non seulement de lutter contre les passeurs, qui font de l'argent sur le dos des migrants, mais aussi de construire des voies d'accès légales de manière à sortir de ces situations", plaide l'ancien directeur de l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides. "La frontière de la Grande-Bretagne est fermée pour des raisons géographiques, mais aussi par choix. Et c'est dans ce contexte là que les tentatives les plus folles et les plus risquées sont tentées. C'est aussi dans ce contexte que les passeurs se font de l'argent", rappelle-t-il. 

Des frontières fermées qui "alimentent le business des passeurs"

"Nous sommes dans une situation telle qu'il n'y a pas de voies d'accès, et cela alimente le business des passeurs. C'est pour cela qu'il faut mettre en place des voies d'accès légales, organisées, avec des limites, et les faire respecter. Car c'est le chaos actuel qui provoque à la fois des morts, et l'inquiétude dans la population du pays d'accueil", avance Pascal Brice. D'autant que "l'on voit ces mouvements aussi parce qu'il y a des besoins dans l'économie [des pays d'accueil]. C'est une situation ubuesque !".