L'armée nigériane a affirmé jeudi que 112 personnes ont été tuées dans le bombardement accidentel, censé viser des combattants de Boko Haram, qui a frappé des civils et des travailleurs humanitaires mi-janvier dans le nord-est du Nigeria. "Les statistiques montrent que 112 personnes sont mortes lors de cet incident et 97 autres ont été blessées", a déclaré lors d'une conférence de presse à Maiduguri le général Lucky Irabor, qui commande les opérations contre le groupe djihadiste nigérian Boko Haram.
Des bilans contradictoires. L'organisation Médecins sans frontières (MSF) avait précédemment avancé un bilan d'au moins 90 morts dans les frappes aériennes sur la localité de Rann, dans l'État du Borno, le 17 janvier, précisant que certains témoignages faisaient état de 170 morts. De son côté, le président du gouvernement local de Kala-Balge, où est situé Rann, avait affirmé aux journalistes que 234 personnes avaient été enterrées et qu'au moins deux personnes étaient décédées à l'hôpital. Mais selon le général Irabor, il s'agissait d'une erreur. Dans cette région isolée du nord-est du Nigeria, dévastée par l'insurrection islamiste de Boko Haram et strictement contrôlée par l'armée, il est extrêmement difficile d'établir des bilans de victimes précis.
"Un incident très triste". Le Nigeria a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de ce bombardement, qui selon l'armée visait des combattants insurgés censés s'être regroupés dans la zone. D'après le général Irabor, le fait que Boko Haram ait attaqué Rann au lendemain des frappes aériennes accidentelles montre que des islamistes se trouvaient effectivement dans les environs. "Simplement, les coordonnées étaient fausses et c'est ce qui a conduit à cet incident très triste, et nous le regrettons encore une fois", a-t-il dit.