Les ministres de la Défense allemande et française ont dénoncé jeudi à Tallinn les manœuvres russes Zapad prévues la semaine prochaine aux frontières de l'UE et de l'Otan, qui illustrent selon Paris la "stratégie d'intimidation" de Moscou.
Une démonstration de pouvoir des Russes. "Il est indiscutable que nous voyons une démonstration de capacités et de pouvoir des Russes" à l'occasion de cet exercice, a souligné Ursula Von Der Leyen aux côtés de son homologue française Florence Parly, en marge d'une réunion de l'UE à Tallinn. "Celui qui douterait de cela (...) n'a qu'à regarder le nombre élevé de forces qui participent à l'exercice Zapad : plus de cent mille", a-t-elle insisté.
C'est la première fois qu'une grande puissance de l'Otan prend à son compte l'estimation du nombre de participants jusqu'ici donnée par les pays baltes, parfois considérés comme alarmistes en raison de leur histoire difficile avec la Russie voisine. Moscou affirme pour sa part que 12.700 soldats russes et bélarusses participent à cet exercice, intitulé Zapad-2017 (Ouest-2017 en russe). Il doit avoir lieu du 14 au 20 septembre au Bélarus, au Sud de la frontière lituanienne, et dans l'enclave russe de Kaliningrad.
Réaffirmer la présence de l'Otan. "Il est particulièrement important dans ce contexte que nous réaffirmions notre présence face à cette expression et cette démonstration [de force] que font les Russes, qui est aussi une stratégie d'intimidation, il ne faut pas se le cacher", a pour sa part relevé la cheffe des Armées française, Florence Parly. Elle a rappelé que l'Otan avait déployé quatre bataillons dans les pays baltes et en Pologne au printemps. Dans le cadre de ce programme, quelque 300 militaires français s'entraînent avec des soldats britanniques, danois et estoniens à Tapa (nord de l'Estonie).
"Nous montrons par notre présence, de façon également visible à tout agresseur potentiel, que le territoire des pays baltes et de la Pologne est bien couvert par la garantie de l'Alliance" atlantique, a ajouté Florence Parly, qui doit se rendre jeudi après-midi à Tapa. Le traité fondateur de l'Otan prévoit qu'en cas d'agression contre un pays de l'Alliance, tous les autres membres voleront à son secours.