Pologne : un député visé par une enquête après avoir vidé un extincteur sur une Menorah au Parlement

Un député polonais d'extrême droite a éteint une ménorah d'Hanouka au Parlement.
Un député polonais d'extrême droite a éteint une ménorah d'Hanouka au Parlement. © Beata Zawrzel / NurPhoto / NurPhoto via AFP
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avec AFP
Le député du parti ultra-nationaliste polonais "Confédération", Grzegorz Braun, a utilisé mardi soir un extincteur pour éteindre une Menorah, un chandelier à sept branches, symbole du judaïsme, qui était illuminé dans le hall du Parlement. Une enquête a été ouverte par les procureurs.

Les procureurs polonais ont annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête contre un député d'extrême droite qui a éteint une Menorah d'Hanouka au Parlement, au lendemain de cet incident largement condamné par la classe politique. 

Le député du parti ultra-nationaliste "Confédération", Grzegorz Braun, a utilisé mardi soir un extincteur pour éteindre une ménorah, un chandelier à sept branches, symbole du judaïsme, qui était illuminé dans le hall du Parlement.

Un acte "inacceptable"

Cet incident a été condamné par les principaux partis politiques tout comme par le nouveau Premier ministre polonais, Donald Tusk, qui a dénoncé un acte "inacceptable." Le bureau du procureur a annoncé dans un communiqué avoir ouvert une enquête sur l'incident et être en train de "réunir les preuves" sur ce cas.

Le président de la chambre basse du Parlement, Szymon Holownia, qui a exclu temporairement Grzegorz Braun de la séance plénière, a estimé que l'incident "s'inscrivait clairement dans l'agenda russe". Cet "acte d'une absolue agressivité, stupidité et bestialité qui a eu lieu hier (...) arrange clairement les ennemis de la Pologne", a-t-il ajouté.

"Une mission dictée depuis le Kremlin"

La Pologne est l'un des plus fervents soutiens de l'Ukraine dans sa lutte contre l'agression russe et le nouveau Premier ministre a appelé à redoubler l'aide destinée à Kiev.

Marek Sawicki, député du bloc "Troisième Voix" membre de la coalition gouvernementale, a lui aussi estimé que l'incident survenu au Parlement n'était pas "un acte isolé". C'était une mission dictée directement depuis le Kremlin, (...) qui avait pour but de nuire à l'image de la Pologne sur la scène internationale", a-t-il dit sur les ondes de la radio nationale.

Grzegorz Braun, un député ultra-nationaliste connu pour ses actes antisémites dans le passé et ses déclarations anti-ukrainiennes, avait déjà été sanctionné financièrement et exclu du Parlement. Les députés débattaient du nouveau gouvernement quand l'incident s'est produit, retardant le vote de confiance du cabinet dirigé par Donald Tusk qui avait annoncé plus tôt à la tribune son soutien à l'Ukraine.

"C'était un message fort envoyé à Moscou et littéralement quelques heures plus tard, on a tenté de discréditer la position de la Pologne dans le monde", a déclaré Pawel Kowal, un député de la Coalition Civique de Donald Tusk.