PORTRAIT - Conclave : qui est Dominique Mamberti, le cardinal français qui prononcera l'«Habemus Papam» ?

Parmi les cardinaux français qui prendront part au conclave, Dominique Mamberti aura un rôle de tout premier plan : celui de prononcer la célèbre formule "Habemus Papam" annonçant l'élection du pape. Né en 1952 à Marrakech, ce diplomate de formation, créé cardinal en 2015, était un proche de Benoit XVI et du pape François.
Cinq cardinaux français vont prendre part au conclave chargé d'élire le successeur du pape François. Et parmi ces hauts dignitaires de l'Église, l'un aura un rôle de tout premier plan lors de cette élection. Il s'agit du cardinal Dominique Mamberti : c'est lui que les fidèles de l'Église catholique apercevront en premier au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome, le jour de l'élection du pape.
En tant que cardinal protodiacre, c'est-à-dire le plus âgé des cardinaux-diacres actuels, il sera effectivement chargé de prononcer la célèbre formule "Habemus Papam" après la désignation du successeur du pape François. Sauf, bien entendu, s'il est lui-même élu par ses pairs lors du conclave, ce qui paraît néanmoins peu probable au regard de la liste des favoris.
"Habemus Papam"
Lorsque le conclave aura décidé du nom du successeur du pape François, et s'il n'est pas élu par les cardinaux, Dominique Mamberti prononcera la célèbre formule latine "Habemus Papam" depuis le balcon central de la basilique Saint-Pierre : "Annuntio vobis gaudium magnum : habemus papam. Eminentissimum ac reverendissimum dominum, dominum (prénom(s) de l'élu), Sanctae Romanae Ecclesiae cardinalem (nom de famille de l'élu), qui sibi nomen imposuit (nom de règne de l'élu)."
En français, cela signifie : "Je vous annonce une grande joie : nous avons un pape. Le très éminent et très révérend seigneur, Monseigneur (prénom(s) de l'élu), cardinal de la sainte Église romaine (nom de famille de l'élu), qui s'est donné le nom de (nom de règne de l'élu)."
Un diplomate de formation au service du Vatican
À 73 ans, Dominique Mamberti s'apprête donc à vivre l'un des plus grands moments d'une vie dédiée à la religion catholique. Ce prélat, né en 1952 à Marrakech, au Maroc, est le fils d'un fonctionnaire corse et d'une mère originaire du Territoire de Belfort. Il a été ordonné prêtre pour le diocèse d'Ajaccio en 1981, avant d'entrer au service diplomatique du Saint-Siège cinq ans plus tard, en 1986.
Le diplomate a notamment exercé en Algérie, au Chili, au Liban et aux Nations unies. Après avoir été nonce apostolique, l'équivalent d'ambassadeur du Saint-Siège, au Soudan, en Érythrée et en Somalie de 2002 à 2006, Dominique Mamberti occupe le poste stratégique de "ministre des Affaires étrangères" jusqu'en 2014, pendant la quasi-totalité du pontificat de Benoît XVI, dont il est proche.
De cardinal à cardinal protodiacre chargé d'annoncer le nom du prochain pape
En juillet de la même année, il attire l'attention d'ambassadeurs étrangers sur les prises de parole du pape François concernant le sort des chrétiens en Irak et plus largement au Moyen-Orient. Quelques mois plus tard, en novembre, Dominique Mamberti est nommé préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, l'un des tribunaux du Vatican.
En 2015, le pape François le crée alors cardinal, et le fait participer au consistoire, une assemblée de ces hauts dignitaires de l'Église chargée de le conseiller et de débattre sur certains sujets. Une première pour un Corse depuis plus d'un siècle. Et un signe de confiance du souverain pontife à son égard, comme Dominique Mamberti le concède à cette époque. Quelques jours après, en avril, François le nomme membre de deux dicastères, et membre du conseil des cardinaux et évêques pour la section des relations avec les États de la Secrétairerie d'État.
C'est finalement en 2024 que la carrière de Dominique Mamberti au sein de l'Église catholique prend un tournant. Le 1er juillet, il devient le plus ancien cardinal-diacre électeur, puis cardinal protodiacre à la mort de Renato Martino, son prédécesseur, à l'âge de 91 ans.