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L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, considère que la survie de l'Europe passe par une "position d'indépendance et d'équilibre dans le monde", alors que la France multiplie les gestes diplomatiques envers la Russie de Vladimir Poutine. Mais "il y a un chemin à faire" au niveau communautaire.
INTERVIEW

C'est un ancien diplomate qui prône "un grand aggiornamiento de la diplomatie française et européenne". Sur Europe 1, lundi matin, Dominique de Villepin a fait le constat d'une France trop tournée vers les États-Unis dans la conduite de ses affaires. "Aujourd'hui, nous avons mis toutes nos cartes du côté de l'alliance atlantique. Le président de la République en a conscience, c'est pour ça qu'il veut faire un geste fort vis-à-vis de la Russie", décrypte-t-il.

Encore du chemin pour l'Europe

Mais pour l'ancien Premier ministre, "il faut construire une capacité de la France et de l'Europe à se retrouver en position d'indépendance et d'équilibre dans le monde", en se rapprochant notamment des "pays de l'Eurasie", comme la Russie. "Il faut être capable de dire non aux Etats-Unis dans un certain nombre de cas", abonde celui qui est resté célèbre pour avoir prononcé le discours signifiant au monde le refus de la France de participer à l'intervention militaire américaine en Irak, devant les Nations unies en 2003.

Reste qu'il y a un chemin à faire pour recouvrer une véritable indépendance, tempère-t-il. "L'Europe n'est pas au bout de sa prise de conscience", juge-t-il. "Souhaitons qu'il ne faille pas une nouvelle catastrophe pour que l'Europe découvre la nécessité d'un instinct de survie."