C'est un ancien diplomate qui prône "un grand aggiornamiento de la diplomatie française et européenne". Sur Europe 1, lundi matin, Dominique de Villepin a fait le constat d'une France trop tournée vers les États-Unis dans la conduite de ses affaires. "Aujourd'hui, nous avons mis toutes nos cartes du côté de l'alliance atlantique. Le président de la République en a conscience, c'est pour ça qu'il veut faire un geste fort vis-à-vis de la Russie", décrypte-t-il.
Encore du chemin pour l'Europe
Mais pour l'ancien Premier ministre, "il faut construire une capacité de la France et de l'Europe à se retrouver en position d'indépendance et d'équilibre dans le monde", en se rapprochant notamment des "pays de l'Eurasie", comme la Russie. "Il faut être capable de dire non aux Etats-Unis dans un certain nombre de cas", abonde celui qui est resté célèbre pour avoir prononcé le discours signifiant au monde le refus de la France de participer à l'intervention militaire américaine en Irak, devant les Nations unies en 2003.
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Reste qu'il y a un chemin à faire pour recouvrer une véritable indépendance, tempère-t-il. "L'Europe n'est pas au bout de sa prise de conscience", juge-t-il. "Souhaitons qu'il ne faille pas une nouvelle catastrophe pour que l'Europe découvre la nécessité d'un instinct de survie."