Le président camerounais Paul Biya, 85 ans dont 35 au pouvoir, a annoncé vendredi sur Twitter sa candidature à un septième mandat consécutif à la tête du pays. L'élection est prévue le 7 octobre, selon un décret du président rendu public ce lundi.
Chers Compatriotes du Cameroun et de la Diaspora
— President Paul BIYA (@PR_Paul_BIYA) 13 juillet 2018
Conscient des défis que nous devons ensemble
relever pour un Cameroun encore plus uni, stable et prospère,
j’accepte de répondre favorablement à vos appels pressants.
Je serai Votre Candidat à la prochaine élection présidentielle. pic.twitter.com/1q6lZI2P7r
"Conscient des défis". "Je serai votre candidat à la prochaine élection présidentielle", a écrit le chef de l'Etat sur son compte Twitter, se disant "conscient des défis que nous devons ensemble relever pour un Cameroun encore plus uni, stable et prospère". Le président camerounais a affirmé que sa candidature était une réponse à des "appels incessants" de ses "compatriotes du Cameroun et de la diaspora". Depuis plusieurs mois, ses soutiens le présentaient comme le "candidat naturel" de la majorité.
Des concurrents déjà déclarés. D'autres candidats à la présidentielle sont déjà déclarés, parmi lesquels Joshua Osih, du Social democratic Front (SDF), principal parti d'opposition, l'avocat et ancien vice-président de Transparency International Akere Muna, et le président du parti Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) Maurice Kamto. L'élection présidentielle se déroulera dans un contexte sécuritaire tendu: les incursions du groupe jihadiste nigérian Boko Haram se poursuivent dans le nord du pays, et les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre d'un conflit meurtrier entre l'armée et des séparatistes radicaux.
Un contexte national difficile. Jeudi, le convoi du ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a été attaqué à Kumba, dans le Sud-Ouest. Quatre militaires et un journaliste ont été blessés et plusieurs assaillants tués lors de cet attaque. Depuis fin 2017, des séparatistes armés, éparpillés en divers groupes, s'en prennent sans relâche aux forces de l'ordre et de sécurité, mais aussi aux symboles de l'administration comme les fonctionnaires, qu'ils enlèvent, et les écoles, qu'ils incendient. Dans les deux régions anglophones, les combats sont devenus quasi quotidiens entre militaires, policiers et ces hommes armés. Plus de 80 membres des forces de sécurité ont perdu la vie depuis le début du conflit.