Ils avaient menacé de le tuer si la France ne renonçait pas "sous 24 heures" à ses frappes aériennes en Irak. Le groupe Jund al-Khilafa ("Les soldats du califat"), lié à l'organisation Etat islamique (EI) a annoncé, dans une vidéo postée mercredi, avoir décapité le Français Hervé Gourdel enlevé dimanche en Algérie. Et ce, en représailles à l'engagement de Paris aux côtés de Washington dans les frappes contre les jihadistes en Irak. Dans une première video diffusée lundi, ce groupe terroriste avait revendiqué l'enlèvement de Hervé Gourdel, un guide de haute montagne de 55 ans.
>> Europe 1 vous propose d’en savoir plus sur ce groupe terroriste qui a exécuté Hervé Gourdel.
Les ravisseurs du Français sont des membres d’une organisation armée très récente, créée il y a dix jours à peine. Au mois de juillet, Abdelmalek Droukdel, le leader d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), refuse de s’allier au groupe terroriste concurrent qui sévit en Irak et en Syrie, l’Etat islamique. Quelques semaines plus tard, Gouri Abdelmalek, qui dirige la branche d’Aqmi en Kabylie, fait sécession pour rejoindre les rangs de l’Etat islamique.
Le commandant de ce nouveau groupe estime que les pays du Maghreb ont "dévié de la juste voie" et s’adresse à Abou Bakr Al-Baghdadi, le leader de l’Etat islamique, lui affirmant que "vous avez au Maghreb islamique des hommes qui obéiront à vos ordres". Gouri Abdelmalek, déjà condamné par la justice algérienne pour terrorisme, affirmait à ce moment avoir été rejoint par un autre commandant d’Aqmi dans l’est de l’Algérie, un des fiefs d’Aqmi.
Jund al-Khalifa, le nouveau nom de cette cellule, signifie "les Soldats du Califat" et fait référence au califat proclamé fin juin par Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef de l’Etat islamique.
Les "Soldats du califat" pourraient, avec cette exécution vouloir faire la preuve, aussi bien auprès d’Aqmi que de l’Etat islamique, de sa détermination et de sa radicalité.
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