Le principal opposant au Kremlin Alexeï Navalny a été condamné lundi à Moscou à 30 jours de détention pour une manifestation non autorisée en janvier, à deux semaines d'une vague de manifestations annoncée contre un projet de réforme des retraites.
"Une procédure étrange", dénonce Navalny. Alexeï Navalny "est reconnu coupable de violation de la loi en vertu de l'article 20.2 (violations répétées des dispositions sur l'organisation de manifestations publiques) et condamné à 30 jours de détention administrative", a indiqué le juge Alexeï Stekliev.
Samedi, l'opposant a été interpellé devant son domicile moscovite et conduit à un poste de police, puis à l'hôpital, pour une fracture du doigt infligée lors de son arrestation.
"C'est une procédure étrange avec un seul objectif : m'empêcher de participer aux préparatifs de la vague de protestation nationale contre la hausse de l'âge du départ à la retraite", s'est-il défendu lors de l'audience.
Il voulait organiser des manifestations contre la réforme du système de retraites. L'interpellation d'Alexeï Navalny a eu lieu dans le cadre du dossier ouvert après la manifestation du 28 janvier, durant laquelle l'opposant avait appelé à boycotter l'élection présidentielle du 18 mars. Aucun procès n'avait eu lieu à l'époque. "En tant que citoyen russe, j'ai bien évidemment le droit d'organiser, de participer et d'appeler à des manifestations. Je le fais et continuerai de le faire", a fait valoir Navalny.
Alexeï Navalny a prévu d'organiser des manifestations dans de nombreuses villes russes le 9 septembre contre le très impopulaire projet de réforme du système de retraites. Le projet de loi, actuellement en lecture au Parlement, prévoit d'augmenter progressivement l'âge de départ à la retraite à 63 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes, contre 55 et 60 actuellement.
Le 15 juin, l'opposant de 42 ans avait été arrêté pour avoir organisé une manifestation deux jours avant l'investiture de Vladimir Poutine à un quatrième mandat présidentiel, et pour avoir désobéi aux forces de l'ordre. Il avait purgé 30 jours de détention et a été libéré le jour du début de la Coupe du monde de football en Russie.