Donald Trump a justifié lundi la décision des États-Unis de retirer leurs soldats du nord de la Syrie en expliquant qu'il voulait laisser aux protagonistes impliqués dans ce conflit le soin de "résoudre la situation" eux-mêmes, confirmant sa volonté de désengagement dans la région.
"La Turquie, l'Europe, la Syrie, l'Iran, l'Irak, la Russie et les Kurdes devront maintenant résoudre la situation et déterminer ce qu'ils veulent faire des combattants de l'EI capturés dans leur 'voisinage'", a expliqué le président américain dans une longue série de tweets, sa première réaction depuis que la Maison-Blanche a annoncé le retrait de ses troupes du nord de la Syrie, ouvrant la voie à une offensive militaire turque contre les Kurdes.
Trump accuse l'Europe de prendre les États-Unis pour un "pigeon"
"Les Kurdes ont combattu avec nous mais ils ont reçu énormément d'argent et de matériel pour le faire. Cela fait des décennies qu'ils combattent la Turquie. Je me suis tenu à l'écart de ce conflit pendant presque trois ans, mais il est temps pour nous de sortir de ces guerres ridicules et sans fin, dont beaucoup sont tribales", a expliqué le milliardaire républicain, qui avait annoncé à la fin de l'année dernière le retrait des troupes américaines de Syrie.
"Nous nous battrons là où nous y trouvons un avantage, et seulement pour gagner", a-t-il également déclaré, accusant l'Europe de penser que les États-Unis étaient un "pigeon".
"L'abandon des Kurdes sera une tache sur l'honneur de l'Amérique", selon un sénateur
Lindsey Graham, un des sénateurs républicains les plus proches de Donald Trump, a appelé lundi le président américain à "revenir" sur sa "décision" de retirer les troupes américaines du nord de la Syrie, estimant que ce choix était "porteur de désastre". "Si ce plan", qui ouvre la voie à une offensive militaire turque contre les Kurdes, "est appliqué, j'introduirai une résolution au Sénat demandant à ce que l'on revienne sur cette décision. Je m'attends à ce qu'elle soit largement soutenue par les deux partis", a expliqué l'élu républicain dans un tweet. La décision de Donald Trump "garantit le retour de l'EI" et "l'abandon des Kurdes sera une tache sur l'honneur de l'Amérique", a mis en garde l'influent sénateur conservateur de Caroline du Sud.
Bien que proche allié de Donald Trump, Lindsey Graham s'était déjà opposé au retrait militaire américain de Syrie, annoncé par la Maison-Blanche en fin d'année dernière. Lundi, les troupes américaines déployées dans le nord de la Syrie ont débuté leur retrait de secteurs proches de la frontière turque. L'ONU a déclaré se "préparer au pire".