LA VIE EN GUERRE. A Alep, deuxième ville de Syrie, les cratères laissés par les raids de l'armée sur les secteurs rebelles se sont transformés en piscines improvisées, certes insalubres, pour les enfants à la recherche d'un peu de fraîcheur.
Dans le quartier de Chaar, ravagé par deux ans de guerre, des enfants et des adolescents pataugent avec insouciance dans une mare créée par un obus, dans une rue complètement dévastée par les bombardements. Les températures avoisinent les 35°C dans la ville, touchée depuis des mois par de fortes pénuries d'eau et d'électricité
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Après la piscine, les cratères. "Dans le passé, on allait à la piscine du centre-ville. Aujourd'hui, les piscines sont les cratères laissés par les barils d'explosifs qu'il (Bachar al-Assad, ndlr.) lâche sur nous", affirme Abdel Kader, 12 ans, plongé dans l'eau sale. "Il fait très chaud et nous ne pouvons pas dormir, ni le jour ni la nuit", explique-t-il.
Selon les habitants, un baril d'explosifs s'est abattu sur une conduite d'eau, ce qui a formé la mare d'eau boueuse. Moustapha, un adolescent, se réjouit de pouvoir "nager ici". "Nous n'avons pas d'eau pour nous doucher. Parfois, on vient même chercher de l'eau" de cette mare.
Les bombardements endommagent le réseau d'eau. Dans cette ville divisée entre rebelles et loyalistes, "il y a parfois de l'eau, mais en faible quantité, et les coupures sont fréquentes", selon Mohammed al-Khatib, un militant en zone rebelle. Selon lui, elles sont dues à la fois aux bombardements qui endommagent les pompes et aux coupures d'électricité qui les rendent tout aussi inutilisables.