Des affrontements ont éclaté samedi devant le siège du gouvernement à Tunis entre les forces de l'ordre et des chômeurs ayant tenté d'entrer dans le bâtiment, faisant plusieurs blessés. "Environ 60 chômeurs se sont rassemblés" dans une rue de la capitale avant de prendre la direction du siège du gouvernement et de tenter d'y faire irruption, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Selon le ministère, cinq policiers ont été blessés par des jets de pierre des manifestants.
De son côté, le secrétaire général de l'Union générale des étudiants tunisiens (Uget), Wael Naouar, a indiqué que plusieurs manifestants avaient été blessés dans les affrontements avec la police et que deux d'entre eux avaient été conduit à l'hôpital. D'après lui, 19 manifestants ont été arrêtés.
La Tunisie ne sort pas du marasme économique. Selon le responsable de l'organisation, les manifestants avaient été interdits de travailler dans le secteur public du temps de l'ex-président Zine el Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir en 2011, en raison de leur lien avec l'Uget, alors opposé au régime tunisien. Ils réclament aujourd'hui un travail dans la fonction publique.
La Tunisie a connu à la mi-janvier une contestation sociale inédite par son ampleur et sa durée depuis 2011 et la révolte populaire qui avait conduit au départ de Ben Ali. Les gouvernements qui se sont succédé ces dernières années ont tous dit faire de la lutte contre le chômage une priorité, sans succès, sur fond de marasme économique.