Le ministre des Affaires étrangères turc est venu plaider ce week-end en France en faveur du "oui" au référendum qui se tient le mois prochain en Turquie. Ce référendum doit renforcer les pouvoirs de Recep Tayyip Erdogan et vise à remplacer le système parlementaire en vigueur par un système présidentiel. Le président pourrait ainsi nommer et révoquer les ministres, promulguer des décrets et déclarer l'état d'urgence. Mais pour l'instant, son résultat est très incertain. Pour espérer l'emporter, le président Erdogan doit glaner les voix partout où elles se trouvent.
Plus d'un million et demi de votants en Allemagne. L'Allemagne est un bon territoire de chasse car plus d'un million et demi de personnes peuvent voter. Ils sont également plusieurs dizaines de milliers en France, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni ou en Autriche. "Lors des élections législatives de 2015, nous avons vu que dans ces pays, l'AKP, le parti au pouvoir, était largement majoritaire parmi les électeurs", explique Ahmet Insel, politologue et spécialiste de la Turquie. "C'est une chance inouïe pour grignoter quelques points en faveur du 'oui'."
Des réformes administratives. Ainsi, depuis un an, des réformes administratives ont été mises en places pour faciliter les démarches et inciter ces ressortissants en Europe à aller voter. Ils ne sont par exemple plus obligés de rentrer en Turquie pour voter.
Des meetings annulés en Europe
L'Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark, la Suisse et l'Autriche ont annulé ce week-end des meetings pro Erdogan sur leur territoire. Le ministre turc des Affaires étrangères a également été interdit d’atterrir aux Pays-Bas. Seule la France a autorisé sa venue pour organiser une réunion publique avec la communauté turque de France. Ces annulations ont été dénoncées par le président turc qui a évoqué un "relent de nazisme" dans l'attitude de La Haye.