La promotion fait polémique. Le Parlement européen examine ce lundi à Strasbourg la nomination du chef de cabinet du président de la commission européenne, Martin Selmayr, au poste de secrétaire général, la fonction la plus élevée dans l'administration de l'institution, a annoncé mercredi le groupe des Verts. "Les présidents des groupes politiques donnent leur accord à un débat lundi prochain en plénière sur la promotion éclair de Martin Selmayr", a annoncé le co-président du groupe des Verts Philippe Lamberts dans un message sur Twitter.
Promu à la surprise générale. L'affaire agite la "bulle" européenne - le milieu des eurocrates et les médias qui couvrent l'actualité de l'UE - depuis que l'influent Allemand de 47 ans a été promu le 21 février, à la surprise générale. La polémique a notamment déclenché des échanges houleux lors des points presse quotidiens de la Commission entre le porte-parole de l'exécutif européen et des journalistes accrédités.
"Sérieuses préoccupations". Les groupes EELV (écologistes) et GUE (gauche radicale) ont exprimé de "sérieuses préoccupations quant à l'application correcte des règles de procédure" pour cette nomination effective depuis le 1er mars. Le groupe socialiste a pour sa part demandé des explications au président Juncker dans un courrier du 28 février. Le président a répondu à l'Allemand Udo Bullman, président en exercice du groupe et à la présidente de la délégation socialiste française Christine Revault d'Allones-Bonnefoy dans un courrier daté du 6 mars.
Juncker justifie cette promotion. Jean-Claude Juncker y justifie cette nomination et assure que toutes les règles ont été respectées. Il souligne que Martin Selmayr dans sa fonction de chef de cabinet a "rang de directeur général, comme le prévoit la règle de la Commission européenne depuis 2004", ce qui lui permettait de prétendre à la fonction de secrétaire général. Il soutient que "monsieur Selmayr a indubitablement toutes les qualifications requises pour le poste". La controverse porte essentiellement sur les conditions de la promotion éclair de Martin Selmayr - à plus d'un an à peine de la fin du mandat de son supérieur Jean-Claude Juncker et dans le secret -, et le respect ou non de la procédure.
Saisine de la médiatrice. Le débat est prévu à l'ouverture de la session et la députée libérale néerlandaise Sophie In't Veld proposera, au nom de l'Alliance des Libéraux et Démocrates européens (ALDE), la saisine de la médiatrice de l'UE, l'Irlandaise Emily O'Reilly. Le Médiateur européen enquête sur les plaintes pour mauvaise administration déposées contre des institutions ou organes de l'Union européenne.