Les Suisses auront-ils tous bientôt un revenu universel garanti ? Un référendum sur le sujet sera organisé en juin prochain. La proposition est simple : chaque habitant du territoire helvète toucherait 2.300 euros mensuels de "revenu de base inconditionnel" (RBI). Une allocation donnée sans condition ni contrepartie, accordée aux nationaux comme aux étrangers en situation régulière.
Vivre dignement. Ce scrutin est organisé à la suite d'une "initiative populaire" qui a réussi à réunir les 100.000 signatures nécessaires pour soumettre le RBI à un référendum. Un groupe d’intellectuels, de philosophes, de communicants et une rappeuse, Big Swiss Sis, la grande sœur suisse, l'ont initié. L'objectif : garantir à chacun une somme minimale pour vivre dignement, alors que 8% des Suisses vivent en dessous du seuil de pauvreté. Selon de récents sondages, la moitié des électeurs sont favorables à la mesure. Et seuls 2% d'entre eux annoncent qu'ils arrêteront de travailler si elle est mise en place. Du côté des élus en revanche, on semble moins enthousiaste. En septembre dernier, les députés avaient rejeté le RBI à la quasi-unanimité, pointant un coût trop élevé pour l'Etat.
Après le Brésil et la Namibie, la Finlande. En Europe, le revenu universel garanti est expérimenté dans plusieurs villes sur de petits échantillons, notamment aux Pays-Bas, comme à Utrecht ou Groningen. Tous les Finlandais, pourtant gouvernés par le centre-droit, devraient également avoir droit, à partir de l'année prochaine, à un salaire de 500, puis de 800 euros. Ailleurs dans le monde, le revenu de base fait son chemin. Il est inscrit dans la Constitution au Brésil et en Namibie. En Alaska, depuis 2014, chaque habitant a droit à 1.700 euros mensuels.