Une tempête tropicale frappe Cuba après un passage meurtrier en Haïti

© FRANCIS TANALA / DPWH / AFP
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avec AFP
La tempête Marco est devenue un ouragan dimanche avec des vents soufflant à 120 km/h qui sont attendus "le long d'une partie de la côte américaine du Golfe" du Mexique.

La tempête tropicale Laura, qui devrait devenir un ouragan mardi, a atteint Cuba dans la nuit de dimanche à lundi après avoir fait au moins 12 morts en Haïti et en République dominicaine, alors que l'ouragan Marco se dirige vers le sud des Etats-Unis. Le fait que deux ouragans, ou phénomènes météorologiques proches, se suivent d'aussi près dans le Golfe du Mexique est extrêmement rare, selon les médias américains.

La tempête Marco est devenue un ouragan dimanche avec des vents soufflant à 120 km/h qui sont attendus "le long d'une partie de la côte américaine du Golfe" du Mexique, selon le Centre national des ouragans (NHC), basé à Miami.
L'ouragan devrait "s'approcher de la côte sud-est de la Louisiane lundi" et commencer à s'affaiblir une fois qu'il aura touché terre. Laura, qui a provoqué des inondations en Haïti et en République dominicaine, tuant douze personnes, devrait elle aussi devenir un ouragan mardi et pourrait frapper cette même région américaine. "Laura devrait se déplacer dans le centre et le nord-ouest du Golfe du Mexique mardi soir et mercredi", selon le NHC. Laura, qui se déplace rapidement, à 33 km/h, a atteint Cuba dans la nuit de dimanche à lundi.

A Guatanamo et Santiago de Cuba, quelque 50.000 personnes ont été évacuées de manière préventive. "C'est une tempête tropicale qui n'a pas encore l'organisation que pourrait avoir un ouragan", a dit à la télévision étatique le météorologue José Rubierta. Laura est entrée par l'est de Cuba avec des rafales atteignant les 146 km/h et des vagues de plus de 3 mètres sur la localité de Maisi, à la pointe orientale de l'île, dans la province de Guantanamo, où l'électricité a été coupée par précaution. Les vents ont provoqué des dégâts matériels, comme les toitures de zinc et quelques maisons, et la chute d'arbres, mais sans faire de victime pour l'heure, selon la presse étatique. A Guatanamo et Santiago de Cuba, quelque 50.000 personnes ont été évacuées de manière préventive vers des logements de proches et des abris dédiés à ce type d'événement.
Laura devrait passer près de la capitale, La Havane, lundi après-midi, puis repartir vers la mer à l'aube mardi, éventuellement par Pinar Rio (extrême ouest), en direction du nord-ouest.

Plusieurs rivières du pays sont en crue

En Haïti, neuf personnes sont mortes lors du passage de Laura et deux sont portées disparues, selon le dernier bilan communiqué dimanche après-midi par le président. "J'ai vu de mes yeux les dégâts que la pluie avait causés en beaucoup d'endroits et je déplore les pertes en vies humaines" a déclaré Jovenel Moïse. "Onze de nos compatriotes, nos frères et soeurs qui étaient là hier, ne sont plus avec nous aujourd'hui", a déploré le chef de l'Etat, en visite au centre d'opérations d'urgence national.

Quatre décès ont été recensés dans le département du Sud-Est, dont celui d'une fillette de 10 ans, tuée par la chute d'un arbre sur une habitation. Cinq personnes ont perdu la vie dans la capitale Port-au-Prince, où sont portés disparus une femme et son enfant. Plusieurs rivières du pays sont en crue, provoquant d'importantes inondations et empêchant toute circulation sur certaines routes majeures du pays. Les autorités poursuivent l'évacuation des habitants situés sur les rives du fleuve Artibonite, en aval du lac de barrage de Péligre, en crue à cause des averses torrentielles.

A Pétionville, commune située dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, les dégâts causés par les torrents d'eau dévalant des montagnes étaient considérables. De l'eau marron jusqu'aux genoux, les habitants tentaient de sauver dimanche ce qu'ils pouvaient de leurs logements inondés alors que les commerçants de rues se désolaient de voir leurs marchandises emportées par les flots.  "Je ne savais pas qu'il y avait du mauvais temps de prévu. On n'a pas souvent d'électricité dans mon quartier donc je n'ai pas pu suivre les informations à la radio", témoigne Sony Joseph, tremblant de froid.  "Mes vêtements sont complètement mouillés, je n'ai rien vendu et j'aurais pu mourir", réalise l'homme qui passe d'ordinaire ses matinées à vendre des biscuits aux commerçantes du marché "Tet Dlo".