Des agents des services de renseignements du Venezuela, le Sebin, ont arrêté tôt mardi deux des principaux opposants, Leopoldo Lopez et Antonio Ledezma, qui étaient tous deux assignés à domicile, ont annoncé leurs familles.
Emmenés par le Sebin. "Ils viennent d'emmener Leopoldo de chez lui. Nous ne savons pas où il se trouve ni où on l'a emmené", a twitté l'épouse de Leopoldo Lopez, Lilian Tintori. Les enfants d'Antonip Ledezma, Victor et Vanessa, ont également indiqué que le Sebin avait emmené leur père.
Lilian Tintori a diffusé une vidéo sur laquelle on peut voir des policiers du Sebin plaçant Leopoldo Lopez dans un véhicule et l'emmenant. Des responsables de l'opposition et des médias locaux ont publié des photos prises par des téléphones portables au moment où il est brutalement sorti de chez lui.
12:27 de la madrugada: Momento en el que la dictadura secuestra a Leopoldo en mi casa. No lo van a doblegar! pic.twitter.com/0EdlQvEGXS
— Lilian Tintori (@liliantintori) 1 août 2017
Deux opposants emblématiques. Leopoldo Lopez, assigné à résidence à son domicile depuis sa sortie de prison le 8 juillet après trois ans et cinq mois derrière les barreaux, et Antonio Ledezma, en résidence surveillée depuis avril 2015, sont deux chefs emblématiques de l'opposition vénézuélienne. Ils avaient appelé la semaine dernière à ne pas participer au scrutin qui a élu dimanche dernier une Assemblée constituante voulue par Nicolas Maduro.
Leopoldo Lopez avait été condamné en 2014 à 14 ans de prison pour son rôle dans une vague de manifestations qui avaient fait 43 morts. Antonio Ledezma, maire de Caracas, avait été accusé de corruption et d'association de malfaiteurs.
Des arrestations pour intimider. Leurs familles ont indiqué tenir le président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro responsable de leur sort. "Ils ont pris Leopoldo Lopez et le maire Ledezma pour nous faire peur et nous démoraliser", a déclaré le député d'opposition Freddy Guevara, coordinateur national du parti de Leopoldo Lopez Voluntad Popular (Volonté populaire).
L'UE appelle à une désescalade. L'Union européenne a condamné l'arrestation de deux chefs de l'opposition au Venezuela, estimant qu'il s'agissait d'un "pas dans la mauvaise direction" et réitérant son appel à une "désescalade des tensions".
"Nous avons appris la nouvelle" de l'arrestation de Leopoldo Lopez, fondateur du parti Voluntad Popular (Volonté populaire, droite), et du maire de Caracas, Antonio Ledezma", a indiqué une porte-parole de la Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini, devant la presse. "C'est clairement un pas dans la mauvaise direction. Nous exigeons davantage d'informations des autorités vénézueliennes sur leur situation, qui n'est toujours pas claire", a ajouté la porte-parole.