L'Union européenne a dénoncé mardi les nombreuses irrégularités signalées lors de l'élection présidentielle au Venezuela remportée par Nicolas Maduro et a annoncé envisager des sanctions. "L'Union européenne envisage des sanctions", a fait savoir la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini dans un communiqué, dénonçant "des obstacles majeurs à la participation des partis politiques de l'opposition et de leurs dirigeants" et "de nombreuses irrégularités signalées le jour du scrutin, y compris l'achat de votes".
"Répondre aux besoins humanitaires". "Le Venezuela a besoin d'urgence d'une solution politique pour mettre fin à la crise actuelle et, avant tout, pour répondre aux besoins humanitaires les plus urgents de sa population", a souligné Federica Mogherini. "L'UE réaffirme qu'il est nécessaire de rétablir le processus démocratique et qu'il importe que le pays s'efforce de trouver une solution politique et véritablement négociée", a-t-elle plaidé. Le scrutin, boycotté par l'opposition qui dénonçait une "supercherie", a été remporté par le socialiste Nicolas Maduro avec 68% des voix contre 21,2% à son principal adversaire Henri Falcon. Ce dernier a dénoncé un scrutin sans "légitimité" et réclamé une nouvelle élection avant la fin de l'année.
Expulsion du chargé d'affaires américain. Nicolas Maduro a annoncé mardi l'expulsion du chargé d'affaires américain à Caracas, plus haut représentant diplomatique des Etats-Unis, après l'imposition de nouvelles sanctions économiques par Washington au lendemain de sa réélection controversée, et d'un autre haut représentant diplomatique américain à Caracas. "J'ai déclaré persona non grata le chargé d'affaires des Etats-Unis, et j'annonce son départ dans les 48 heures", a déclaré le président socialiste dans un discours au Conseil national électoral, disant "rejeter" les sanctions américaines. Suite à cette expulsion, Washington a de nouveau menacé Caracas de représailles : "Nous n'avons pas reçu de notification de la part du gouvernement vénézuélien à travers les canaux diplomatiques", a déclaré un responsable du département d'Etat américain. Mais si l'expulsion était confirmée, "les Etats-Unis pourraient prendre des mesures réciproques appropriées", a-t-il ajouté.