L'INFO. Il n'avait pas hésité à présenter ses "excuses" sur des actes qui ont "blessé des gens et les Etats-Unis". Mercredi, Bradley Manning a été reconnu coupable par la cour martiale de la divulgation d'une masse d'informations confidentielles transmises au site WikiLeaks et a été condamné à 35 ans de prison. L'ancien analyste du renseignement en Irak pourrait en outre, grâce au système de remise de peines pour bonne conduite, bénéficier d'une libération conditionnelle après avoir purgé le tiers de sa peine, soit dans 9 ans. Le condamné a été ensuite reconduit à la prison de Fort-Leavenworth dans le Kansas, où il était détenu avant son procès, a indiqué un porte-parole militaire.
Le tribunal militaire l'avait au préalable reconnu coupable de violation de la loi sur l'espionnage mais pas de collusion avec l'ennemi, le chef d'accusation le plus lourd qui pesait sur lui. Il a été exclu de l'armée pour déshonneur. Le soldat de 25 ans, qui a assuré avoir agi dans l'espoir de provoquer "un débat public", avait téléchargé des documents des bases de données auxquelles il avait accès en tant qu'analyste du renseignement en Irak, et les avait livrés au site internet WikiLeaks, créé en 2006 par l'Australien Julian Assange, qui les a publiés.
Il va faire appel. Selon le réseau de soutien à Bradley Manning, son avocat David Coombs a l'intention de faire un appel en grâce auprès du président Barack Obama, pour implorer sa clémence. D'autant que cette peine est la plus longue infligée en matière de fuite de documents confidentiels. Manning pourra ensuite faire appel devant la Cour d'appel supérieure des forces armées (Court of Appeals for the Armed Forces) et devant la Cour suprême des Etats-Unis. Son jugement sera réexaminé automatiquement en appel par la Cour pénale d'appel de l'armée de terre (Army Court of Criminal Appeal).
Une "victoire" pour WikiLeaks. Sa condamnation est une "victoire stratégique significative", compte tenu des possibles remises de peine, a estimé mercredi le site WikiLeaks. "Bradley Manning est désormais éligible à une libération dans moins de neuf ans", a réagi sur Twitter WikiLeaks, qui avait publié les fameux documents.