Le fragile cessez-le-feu au Yémen sera reconduit pour une nouvelle période de sept jours à partir de son expiration lundi soir, a annoncé le chef de la délégation gouvernementale aux pourparlers de paix interyéménites, qui se sont achevés dimanche en Suisse sous l'égide de l'ONU. "La trêve sera reconduite pour sept autres jours et elle sera ensuite prolongée automatiquement si elle est respectée par l'autre partie", a déclaré à Berne Abdel Malak al-Mekhlafi, ministre des Affaires étrangères, faisant référence aux rebelles chiites Houthis pro-iraniens.
Les rebelles doivent se retirer des territoires conquis. Cette décision, à la demande du président Abd Rabbo Mansour Hadi, a été notifiée à l'ONU, a ajouté Abdel Malak al-Mekhlafi, soulignant que sa reconduction automatique "jusqu'à l'instauration d'un cessez-le-feu permanent" était "conditionnée à l'engagement" des rebelles à appliquer la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette résolution, adoptée en avril, somme les rebelles et leurs alliés, les unités de l'armée restées fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, à se retirer des territoires conquis depuis l'an dernier, dont la capitale Sanaa et remettre leurs armes.
Abdel Malak al-Mekhlafi, qui dirige depuis mardi la délégation de son gouvernement aux pourparlers de paix avec les rebelles, a exigé aussi la libération notamment de cinq personnalités détenues par les Houthis, dont le ministre de la Défense, Mahmoud Soubeihi. "Nous avons obtenu des assurances internationales que des pressions seront exercées sur l'autre partie pour la libération des détenus, la levée du siège de Taëz et l'entrée de l'aide humanitaire dans cette ville" du sud-ouest du Yémen, assigée depuis des mois par les rebelles, a-t-il dit.
Neuf mois de guerre. Le médiateur de l'ONU Ismaïl Ould cheikh Ahmed a annoncé peu auparavant la tenue le 14 janvier d'un nouveau round de pourparlers de paix pour poursuivre les discussions sur un règlement politique devant mettre fin à neuf mois de guerre au Yémen. "Ce nouveau round sera tributaire de l'engagement de l'autre partie à remplir ses obligations", a cependant indiqué le ministre des Affaires étrangères. La guerre, qui a directement affecté 80% de la population de ce pays pauvre de la péninsule arabique, a également favorisé la montée en puissance de groupes jihadistes, dont l'organisation Etat islamique (EI).