Une quinzaine de sociétés de journalistes, dont Europe 1, des directeurs de rédaction et l'organisation Reporters sans frontières (RSF) ont écrit jeudi à Emmanuel Macron pour protester contre l'organisation de sa communication, notamment du choix des journalistes l'accompagnant dans son déplacement au Mali. "Vous effectuez demain (vendredi, ndlr) votre premier déplacement de chef d'État au Mali. Avant votre décollage, nous souhaitons vous transmettre nos inquiétudes quant à l'organisation de la communication présidentielle qui est en train de se mettre en place depuis votre entrée en fonction", écrivent les médias dans cette lettre ouverte publiée par Le Monde.
"Au nom du respect de la liberté de la presse". "Il n'appartient en AUCUN CAS à l'Élysée de choisir ceux d'entre nous qui ont le droit ou non de couvrir un déplacement, quel qu'en soit le thème (défense, diplomatie, économie, éducation, social...)", déplorent les signataires. "Ce n'est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards", soulignent-ils, ajoutant qu'"aucun de vos prédécesseurs ne s'est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse". "Alors que la défiance pèse de plus en plus sur l'information, choisir celui ou celle qui rendra compte de vos déplacements ajoute à la confusion entre communication et journalisme, et nuit à la démocratie", estiment-ils.
Cette lettre ouverte est signée des sociétés des journalistes d'Europe 1, Libération, l'AFP, BFMTV, Le Figaro, France Info, France Inter, Mediapart, Le Parisien, Le Point, RFI, RMC, TF1, des JT de M6, de Télérama, du Monde et de la rédaction nationale de France 3. S'y ajoutent les signatures de Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, du directeur de L'Express Guillaume Dubois, du directeur des éditions de Libération Johan Hufnagel, du directeur de la rédaction de RTL Jean-Philippe Baille et de Luc Bronner, directeur de la rédaction du Monde.
Les journalistes reçus à l'Élysée. Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a invoqué jeudi "un délai très court" pour organiser le voyage du président Emmanuel Macron sur la base militaire française de Gao, dans le nord du Mali, pour expliquer l'attitude de l'Élysée de choisir les journalistes qui l'accompagneront vendredi lors de ce déplacement officiel. En réponse à la lettre ouverte, Christophe Castaner a indiqué jeudi soir dans L'Emission politique sur France 2 que les journalistes signataires seront reçus à l'Élysée vendredi par le président.
L’Élysée veut choisir au sein des médias les journalistes qui suivront le Président. @HugoClement interpelle Christophe Castaner. #Quotidienpic.twitter.com/KmZWKtK8Tr
— Quotidien (@Qofficiel) 18 mai 2017