Installée aux commandes du groupe France Télévisions depuis la rentrée, Delphine Ernotte a précisé ses ambitions pour la télévision publique, mercredi matin sur Europe 1. "Vous verrez les premiers signes au mois de janvier et la vraie grille de toute l’équipe, ce sera en septembre 2016", a-t-elle souligné, avant d'insister sur deux axes : une nouvelle chaîne d'information et la production de séries plus ambitieuses. "Il y a deux chevaux qu'il faut chevaucher en même temps : le télévision traditionnelle et puis tout ce qui arrive sur les plateformes numériques, la deuxième vie de ces contenus", a-t-elle résumé.
Une chaîne d'informations "en septembre 2016". "La griffe Ernotte, elle commence par des projets. J’ai annoncé une chaîne d’information qui sera disponible en septembre 2016 pour ceux qui ont aujourd’hui déserté les JT. Une vraie chaîne d’information sur smartphone pour aider à comprendre le monde, décrypter", a annoncé Delphine Ernotte. Et cete dernière d'ajouter : "le monde a changé : aujourd’hui, les téléspectateurs ne regardent plus la télévision comme hier. Il y a même des téléspectateurs qui n’utilisent plus du tout le fameux écran de télévision pour regarder des contenus. C’est à eux que je veux aussi m’adresser."
Que la France rattrape son retard en matière de séries. "L’information est une priorité, j’en ai une deuxième. Est-ce que vous trouvez normal qu’on n’ait pas en France une série comme House of Cards, Homeland, Game of Thrones, qui soit mondialement connue ? Ce n’est pas normal, on a tous les talents", a insisté la présidente de France Télévisions. "Je suis fière des séries qui vont arriver sur nos antennes. Il y en a une que j'ai regardée en avant-première, 10%. Elle est géniale, elle est à l'antenne dans trois semaines, regardez-là", a-t-elle ajouté.
Renouveler les visages de la chaîne. David Pujadas peut-il songer sereinement à son avenir à la tête du 20 heures de France 2 ? "Mais bien sur, c’est quelqu’un de très important pour France Télévisions, pour moi", a répondu Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, mercredi matin sur Europe 1. Une manière de clarifier ses propos après avoir estimé que les équipes de France Télévisions étaient trop homogènes. "Je pense qu’il faut impérativement que France Télévision soit à l’image, résonne avec son public. Et honnêtement, en arrivant, mon premier constat, c’est que ce n’est pas le cas. On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans et cela, il va falloir que ça change. Des femmes, des jeunes, toutes les origines", avait-elle déclaré quelques minutes auparavant. David Pujadas n'était donc pas visé par cette sortie. Invité d'Europe 1 quelques minutes plus tard, ce dernier a d'ailleurs déclaré que "Delphine Ernotte m'a dit qu'elle comptait me garder à la tête du 20 heures de France 2".
Faute d'argent, "il va falloir faire des choix". Si les intentions de la patronne de la télévision publique sont claires, le financement de ses projets est plus incertain dans un groupe qui perd de l'argent. "Moi, j’arrive et je vois la situation d’une entreprise qui perd de l’argent depuis quatre ans, grosso modo depuis l’arrêt de la publicité après 20 heures. Et on me montre les chiffres pour les années : on continue à perdre de l’argent", a-t-il déclaré, avant d'insister sur deux priorités : "je ne laisserai pas cette entreprise péricliter. Je ne ferai pas tout avec moins, il va falloir faire des choix et je ne renoncerai pas à mes priorités".
Après avoir hésité entre une hausse de la redevance, son élargissement à tous les objets connectés et un retour de la publicité après 20 heures, le gouvernement a tranché. Dans un entretien accordé le 13 septembre au Journal du Dimanche, la ministre de la Culture Fleur Pellerin a assuré que la publicité ne fera pas son retour en soirée. Quant à une réforme de la redevance, elle est renvoyée à plus tard. Résultat, une hausse de la redevance se profile, a priori d'un euro par foyer. "On va voir comment se déroule le débat parlementaire sur ces questions là. On va voir aussi comment on discute de l’avenir avec l’actionnaire. Si on ne fait rien, ce qui ne sera pas le cas, l’entreprise perdra 50 millions d’euros l’année prochaine", a éludé Delphine Ernotte.