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Tiffany Fillon
Michel Bussi vient de publier son nouveau roman, "Au soleil redouté" et il est déjà en tête des ventes. Pour expliquer son succès, le romancier défend son attachement à la littérature populaire, dans la lignée de Guillaume Musso ou Marc Lévy. Au micro d'Europe 1 mardi, l'écrivain regrette que ce type de littérature ait mauvaise presse aux yeux du monde littéraire, marqué, selon lui, par "la tradition du roman réaliste".
ANALYSE

Après Nymphéas noirs et Un avion sans elle, Michel Bussi publie Au soleil redouté (éditions Presses de la Cité). Le lecteur plonge dans les îles Marquises, en Polynésie française, où un atelier d'écriture se transforme en intrigue policière. Avec ce nouveau roman, Michel Bussi est déjà en tête des ventes, porté par son attachement à la littérature populaire, dont il se réclame. Au micro de Philippe Vandel, Michel Bussi a regretté mardi le manque de reconnaissance, en France, de ces écrivains peu académiques. 

Comparant son art à celui de Jean-Paul Dubois, prix Goncourt 2019 pour Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, Michel Bussi revient sur leurs différences dans le processus d'écriture. Jean-Paul Dubois "explique qu'il a écrit son livre en 28 jours. Mais je serais incapable d'écrire un roman policier extrêmement sophistiqué en 28 jours parce qu'il faut de la documentation, réfléchir à son histoire et que tous les ingrédients soient à leur place", affirme Michel Bussi. Son but : "Que l'on ait l'impression que tout a été parfaitement maîtrisé, y compris le style", pour susciter chez ses lecteurs le "vrai plaisir de la lecture". Pour résumer, Michel Bussi explique que "la littérature populaire est à la littérature ce que serait la chanson à la musique".

Un succès qui dépasse les frontières

Malgré cette dichotomie qui oppose la littérature populaire à la littérature plus académique, Michel Bussi connaît un succès retentissant à l'étranger. Le New York Times a par exemple publié une critique élogieuse d'Un avion sans elle. "On savoure l’extraordinaire ingéniosité de l'auteur quitte à ne respirer tant le rythme est soutenu", peut-on lire dans cette critique. Le journal britannique The Sunday Times a lui aussi été séduit par son style. "Bussi casse tous les codes dans ce livre. Je ne suis pas sûr d'avoir lu un roman policier aussi brillant cette année", écrit le critique britannique.

Guillaume Musso, Marc Lévy, Maxime Chattam... Selon Michel Bussi, la France regorge "d'auteurs géniaux en science fiction, en policier, en littérature jeunesse". "Pourtant, ils n'ont pas la même reconnaissance que peuvent avoir des auteurs classiques plus réalistes", regrette-il. Rien d'étonnant, d'après lui, si, mis à part Jules Verne, "la France n'a pas fait naître des Tolkien ou des J.K Rowling".

Comment expliquer cette différence de traitement entre la France et le monde anglophone ? "Je pense que la France a un vrai problème avec la littérature d'imaginaire", répond Michel Bussi. Le poids de la "tradition du roman réaliste et naturaliste" associé à l'existence d'"un milieu littéraire" peut expliquer ce manque de reconnaissance, d'après l'écrivain. Il rappelle ainsi que les auteurs français qui vendent le plus de livres dans le monde sont "Bernard Werber, Guillaume Musso et Marc Lévy". Des auteurs que Michel Bussi considère comme les" vrais ambassadeurs de la littérature française à l'étranger".