Propos de Mélenchon contre les journalistes : Radio France annonce porter plainte

C'est par le biais d'un tweet que la radio de service public a annoncé samedi son intention de porter plainte suite aux propos de Jean-Luc Mélenchon sur les journalistes de Radio France.
Radio France a annoncé samedi le dépôt d'une plainte après les propos de Jean-Luc Mélenchon qui a qualifié d'"abrutis" et de "menteurs" les journalistes qui enquêtent sur ses comptes de campagne présidentielle. "La direction juridique de Radio France s'occupe de la plainte en liaison avec notre avocat", a précisé Gaël Hamayon, un porte-parole de la radio publique.
.@RadioFrance porte plainte suite aux propos tenus par monsieur Jean-Luc Mélenchon à l’égard des journalistes de @Radiofrance.
— Radio France (@radiofrance) 20 octobre 2018
Une enquête qui n'a pas plus à Jean-Luc Mélenchon. Après une enquête de franceinfo sur des soupçons de surfacturation lors de la campagne présidentielle 2017 , le leader de la France insoumise s'est en pris aux journalistes de la radio qui, selon lui, "ont l'air de ce qu'ils sont, c'est à dire d'abrutis". "Soutien aux journalistes de @radiofrance. Je salue leur professionnalisme et la qualité de leur travail d'investigation pour informer nos auditeurs", a écrit sur Twitter Sibyle Veil, PDG de Radio France après l'annonce de la plainte.
Soutien aux journalistes de @radiofrance. Je salue leur professionnalisme et la qualité de leur travail d’investigation pour informer nos auditeurs. https://t.co/pdR6qnfXPD
— Sibyle Veil (@SibyleVeil) 20 octobre 2018
"Les attaques et incitations à la violence contre les journalistes sont inadmissibles et n'ont AUCUNE place dans une démocratie", a pour sa part twitté le ministre de la Culture Franck Riester.
J’ai eu l’occasion de le dire aux 100 ans du @SNJ_national et je tiens à le réaffirmer avec la plus grande fermeté: Les attaques et incitations à la violence contre les journalistes sont inadmissibles et n’ont AUCUNE place dans une démocratie.
— Franck Riester (@franckriester) 20 octobre 2018
Le directeur de franceinfo Vincent Giret a dénoncé pour sa part une attaque "irresponsable" du député LFI. "Après avoir attaqué le service public et franceinfo, Jean-Luc Mélenchon passe aux insultes, et aux appels 'à pourrir' nos journalistes . Cet appel à la haine et à la violence est irresponsable", avait-il écrit sur Twitter.
Après avoir attaqué le service public et @franceinfo Jean-Luc Mélenchon passe aux insultes, et aux appels « à pourrir » nos journalistes. Cet appel à la haine et à la violence est irresponsable. Défense absolue du professionnalisme et de l’intégrité de nos journalistes https://t.co/kda0DdZZPP
— Vincent Giret (@vincentgiret) 20 octobre 2018
"Les journalistes de franceinfo sont des menteurs". "Pourrissez-les partout où vous trouvez (...) Il faut qu'à la fin, des milliers de gens se disent: les journalistes de franceinfo sont des menteurs, sont des tricheurs et il y a autour un système qui n'a même plus de recul professionnel de se dire mais qu'est-ce qu'on est en train de raconter ?", a lancé Jean-Luc Mélenchon dans un message sur les réseaux sociaux.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête. Mardi, le siège du parti et les domiciles de Jean-Luc Mélenchon et d'anciens assistants avaient été perquisitionnés dans le cadre d'enquêtes du parquet sur des emplois présumés fictifs de parlementaires européens et sur les comptes de campagne de l'ex-candidat à la présidentielle. Ces perquisitions dans une ambiance très tendue ont donné lieu à des accrochages avec la police. Après ces incidents, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "menaces ou actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire" et "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique".