La régie publicitaire avant l'info ? Nicolas de Tavernost assume. Le Président du groupe M6 a joué cartes sur table dimanche, sur le plateau de Canal+, où il était invité. Assis dimanche aux côtés de Pierre Gattaz dans le décor du Supplément, Nicolas de Tavernost a admis que sa chaîne était l'objet de pressions. Politiques ? Non, commerciales. "En 27 ans, je n'ai pas le sentiment d'une pression politique sur l'antenne", a-t-il avancé, avant de reconnaître l'existance d'une pression économique.
Interrogé spécifiquement sur le cas de Capital — émission suspectée d'avoir vu à plusieurs reprises ses sujets "trappés" pour ne pas gêner les annonceurs —, Nicolas de Tavernost a affirmé qu'il ne "peut pas supporter" qu'on "dise du mal" des clients de la chaîne, provoquant quelques sourires autour de la table.
"Nous vivons de nos clients", a justifié Tavernost, dont la chaîne, privée, tire l'essentiel de ses revenus de la publicité. "Je vous donne un exemple : il y avait une émission de Capital sur la téléphonie. Nous sommes partie prenante avec M6 Mobile, que nous faisons avec Orange. Si l'émission est bonne pour Orange, on dira : "Bah ouais, on comprend". Si elle est mauvaise pour Orange, on va se fâcher avec notre client. Donc il n'y a pas de bonnes émissions", a conclu celui qui préside aux destinées de M6 depuis sa création en 1987.
"Il y a des choses qui sont beaucoup plus compliquées à traiter que d'autres", a poursuivi Nicolas de Tavernost, questionné par Maitena Biraben sur un message aux futurs journalistes de la Six. "On a une très grande liberté pour traiter beaucoup d'autres choses", a-t-il avancé, tout en rappelant que d'autres médias peuvent par exemple se charger du cas de la téléphonie…