"Ce n'est pas une télévision voulue par Jean-Luc Mélenchon, mais un média qui est voulu par plus de 30.000 signataires d'une pétition qui est sur Change.org". Mardi, au micro de Philippe Vandel, dans Village Médias, sur Europe 1, Aude Rossigneux, rédactrice en chef du "Média", une chaîne de télévision qui a pour ambition d'être un média alternatif, "éloigné du modèle économique et idéologique dominant", a assuré qu'il ne s'agissait pas de "servir la soupe" à Jean-Luc Mélenchon. La création de ce média est soutenue par des proches du leader de la France insoumise ainsi que par Eva Joly ou encore Philippe Poutou. "Moi je ne suis pas militante de la France insoumise. Je ne cache pas mes convictions, je suis de gauche et le manifeste pour un média citoyen définit clairement des valeurs de gauche et progressiste mais je ne suis pas encartée", souligne la journaliste.
"Sortir de la dictature de l'urgence". Quotidiennement, "Le média" diffusera son journal à 20h. "On va reprendre un certain nombre des codes télévisuels", assure Aude Rossigneux. "On n'a pas la prétention de faire un journal avec les moyens des grandes chaînes. On fera un journal quotidien avec l'info du jour et certains sujets que l'on choisira de développer en sortant si possible de la dictature de l'urgence", étaye-telle assurant qu'une place sera également faite à la météo."On peut être de gauche et vouloir savoir comment on va s'habiller demain matin", s'amuse la journaliste qui précise que c'est elle qui sera à la présentation du journal.
Le média s'appuiera également sur des collaborations citoyennes et sera coopératif. Avec une gouvernance qui impliquera ses sociétaires, ses salariés et bénéficiaires, précise une tribune publiée dans Le Monde qui appelle à la création de ce nouveau média.
"Nier notre subjectivité, c'est nier notre humanité". Si l'idée de ce nouveau média citoyen s'est imposée, ce n'est pas pour remplacer les médias traditionnels, mais pour offrir une alternative." Ça fait 20 ans que je fais ce métier et j'ai bossé dans plein d'endroits. Je porte un regard plutôt bienveillant sur mes confrères", explique Aude Rossigneux. "Dans ma vie professionnelle, cette injonction d'objectivité est quelque chose qui me pèse. Aujourd'hui, on demande aux journalistes de faire comme si on n'avait pas d'avis sur un sujet. Or ce n'est pas vrai. On a tous un prisme d'analyse qui nous appartient. Et nier notre subjectivité c'est nier notre humanité et moi ça me gonfle. Ça m'a pesé dans ma vie professionnelle et je suis très contente que ça ne me pèse plus".
"Je ne pense pas du tout que les médias nous mentent. Je pense qu'ils n'ont pas la possibilité d'être honnêtes avec eux-même. La plupart des journalistes sont parfois bridés par les endroits où ils travaillent", ajoute-t-elle tout en se défendant de vouloir "dégager" les médias.