C'était la grande absente du dispositif déployé pour la première interview présidentielle télévisée, dimanche soir. France Télévisions n'était pas représentée par l'un de ses journalistes pour l'interview d'Emmanuel Macron. Traditionnellement pourtant, l'interview est conjointe entre TF1 et France 2 afin de montrer que l’Elysée ne privilégie ni une chaîne privée, ni le service public. En septembre 2007, c'était le cas lors du premier point d'étape de Nicolas Sarkozy. Patrick Poivre d'Arvor pour TF1, assis aux côté d'Arlette Chabot pour France 2, menaient les échanges. Autres interviews conjointes : celles de François Hollande à l’occasion du 14 juillet. David Pujadas en a mené trois pour France 2, en duo avec Gilles Bouleau ou avec Claire Chazal pour TF1.
"Il n'y a pas une pratique usuelle". Pourtant France 2 avait bien formulé une demande pour interviewer le président. Anne-Sophie Lapix l’avait confirmé à Europe 1 la semaine dernière. "Je ne sais pas s'il faut y voir une signification profonde ou simplement une équipe qui a les mots pour convaincre, à qui on fait confiance", a réagi lundi David Pujadas, invité du Village Médias, lundi. "Chaque président n'est pas contraint, il n'y a pas une pratique usuelle qui veut que ce soit tout le monde en même temps. C'est un choix de l'Elysée", nuance-t-il.
Un reportage sur Brigitte Macron n'aurait pas plu. Plusieurs raisons pourraient toutefois expliquer ce boycott présidentiel du service public. Et notamment un reportage diffusé le 21 septembre dans l’émission Complément d’enquête, sur France 2. La journaliste Rola Tarsissi y révélait comment l’agence de photo officielle de l’Elysée retouchait les photos de Brigitte Macron. Le sujet sur la communication du couple Macron aurait fortement déplu au Palais. C’est du moins ce qu’a révélé Le Parisien ce weekend. Complément d’Enquête précise toutefois que l’Elysée n’a jamais attaqué sur le fond les révélations de l’émission.
Un dent contre Delphine Ernotte. Mais le froid s'explique aussi autrement. Emmanuel Macron aurait une dent contre Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, nommée sous François Hollande. L’Elysée n’aurait pas apprécié qu'elle dénonce publiquement les récentes coupes budgétaires dans le budget de France Télévisions, décidées par l’Etat. Une grève est prévue mardi à France Télévisions pour dénoncer ces dites coupes.