"Quand on parle de diversité culturelle et qu’on parle d’égorger des nonnes et des chrétiens, ça ne me va pas. L’incitation à la haine, ça ne me convient pas". C’est ainsi que Christine Boutin, présidente du Parti démocrate chrétien a attaqué le festival Hellfest, sur Europe 1, mardi matin.
Cet évènement, qui se tient à Clisson, à côté de Nantes, du 18 au 20 juin, regroupe les plus grands artistes de la scène metal. De Motörhead, à Slash, en passant pas Alice Cooper, Sepultura, Kiss, et Deftones, il s’agit d’un des plus grands rendez-vous annuels du genre, qui rassemble 60.000 personnes.
Levée de boucliers
Un festival qui a provoqué une levée de boucliers de la part d’élus, bien décidés à lutter contre la "culture de la mort" que ce genre musical véhiculerait selon eux. Philippe de Villiers avait même condamné la semaine dernière un "festival sataniste", qui bénéficie du financement du conseil régional PS.
A l’image de Christine Boutin, qui a tenu à manifester son mécontentement : "le ministre a eu tort de défendre le festival".
Des attaques violentes, qui ont poussé le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, à intervenir mardi dernier. "Des affiches illustrant la mythologie associée à cette musique suscitent un certain émoi. Et le bruit court selon lequel le doux pays du Puy du Fou deviendrait le gouffre à Lucifer. Allons ! Il faut raison garder !", avait-il déclaré à l’Assemblée nationale.
"Tout en comprenant que cette expression artistique puisse heurter certaines sensibilités, je considère qu‘il n’appartient pas au ministre de prendre position sur le bien-fondé de cette programmation", avait-il ajouté, avant de conclure : "la diversité culturelle est notre richesse. Elle n’exclut pas les préférences habituelles, mais elle impose le respect, la curiosité, l’échange et le dialogue". Il répondait alors à une question du député socialiste Patrick Roy, qui avait dénoncé les propos de Boutin et Villiers.