Les femmes journalistes sont-elles toujours victimes de sexisme ? Hélas oui, selon Anne-Elisabeth Lemoine. La présentatrice de C à vous a dénoncé mercredi soir sur le plateau de son émission la misogynie de certains invités. "Il y a plein de fois sur ce plateau où on répond à Patrick ou à Pierre et pas à moi, c'est quasiment une fois par semaine. Alors peut-être que c'est parce que je suis vraiment incompétente mais c'est peut-être aussi parce qu'ils considèrent qu'ils sont compétents", a-t-elle assuré face à Léa Salamé, invitée de l'émission.
"Quand je présentais avec Pujadas, j'étais le pot de fleurs à côté", confie Léa Salamé
La présentatrice de Quelle époque ! a d'ailleurs été surprise par cette affirmation d'Anne Elisabeth Lemoine. "Ça m'intrigue parce que j'avais une vision d'espoir", lui a-t-elle répondu avant d'évoquer sa propre expérience en tant que femme dans les médias. "Moi je l'ai beaucoup ressenti il y a sept, huit ans quand je présentais avec David Pujadas où j'avais l'impression que je posais la question et ils répondaient à David, j'étais le pot de fleurs à côté", a déploré la star du PAF pour qui les choses ont néanmoins évolué ces dernières années. "Moi j'ai beaucoup fait de co-présentations, mais je n'ai pas l'impression le matin avec Nicolas Demorand, qu'on le regarde plus que moi, j'ai le sentiment que de plus en plus la place des femmes dans les médias, on a vu une évolution. Vous présentez un talk-show, il n'y avait pas de femme avant", a-t-elle lancé à Anne-Elisabeth Lemoine. "Il n'y en a toujours pas en quotidienne, je suis toujours la seule", lui a rappelé la présentatrice de C à vous, en concurrence avec Cyril Hanouna sur C8 et Yann Barthès sur TMC.
Ce n'est pas la première fois que "Babeth" évoque le sexisme dans les médias. Dans une interview accordée à Télé-Loisirs en juin dernier, la journaliste était revenue sur ses débuts difficiles à RMC. "On me demandait de faire des sujets 'santé' et j'essuyais parfois des remarques sexistes (...) Il m'est arrivé de me retrouver dans des situations limites. Sans que cela aille jusqu'à une agression," avait-elle confié avant de conclure : "Je me réjouis que les jeunes femmes d'aujourd'hui, avec #Metoo, soient bien plus aguerries sur ces sujets".