Penelope Fillon n’est pas franchement le stéréotype de l’assistant parlementaire en France. C’est ce qu’ont laissé entendre jeudi sur Europe 1 Marianne Darmon, co-présidente du Cercle des collaborateurs et attachés parlementaires, et Nicolas Thibault, président de l’Association française des collaborateurs parlementaires.
"Des chiffres hallucinants". Alors que l’épouse de François Fillon a été payée jusqu’à 7.900 euros par moins quand elle était employée par le suppléant de son mari à l'Assemblée nationale, Marc Joulaud, les salaires des assistants parlementaires sont pour la plupart des collaborateurs beaucoup moins élevés. "On a entendu des chiffres hallucinants. Quand on entend que 5.000 euros c’est tout à fait courant pour un collaborateur, non", s’insurge Marianne Darmon, assistante du député PS Christophe Borgel.
"Le salaire médian, c’est 2.200 euros. 10% de nos collègues les moins bien payés gagnent moins de 1.300 euros. 90% des collaborateurs parlementaires gagnent moins de 3.250 euros", affirme-t-elle. Son collègue parle lui de chiffres "faramineux". "Les salaires qu’on entend sont un peu gênants à admettre", glisse Nicolas Thibault, qui travaille à mi-temps pour deux députés de droite. "On peut atteindre parfois 3.000 euros quand on a 10 ans d’ancienneté", assure-t-il.
"Nos collègues de circonscription ne sont pas introuvables". Par ailleurs, les deux collaborateurs parlementaires ont affirmé qu'il était bel et bien possible d'occuper cette fonction sans se rendre à l'Assemblée nationale. Comme Penelope Fillon, qui n'a jamais eu de badge d'accès au Palais Bourbon. "Vous pouvez être collaborateur parlementaire de circonscription et ne pas venir à l’Assemblée nationale, ne pas avoir de badge et faire du travail localement, au quotidien", explique Nicolas Thibault.
En revanche, difficile de croire que l'épouse de François Fillon ait pu travailler sans avoir de rapport avec ses collègues à Paris. Pour rappel, selon le Canard Enchaîné, Jeanne Robinson-Behre, qui fut assistante de Marc Joulaud en même temps que Penelope Fillon, a assuré n'avoir eu aucun rapport avec elle. "Nos collègues de circonscription ne sont pas introuvables. Ma collègue ouvre la permanence, ferme la permanence, Je suis tous les jours au téléphone avec elle. Je la connais", affirmé Marianne Darmon. "Le minimum dans une équipe parlementaire, c’est d’avoir des liens quotidiens avec la circonscription. On s’appelle, on s’envoie des mails, naturellement", abonde Nicolas Thibault.