Appel à manifester après la défenestration d'une sans-papier à Paris

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Une association de défense des étrangers sans papiers a appelé habitants, partis et syndicats à manifester vendredi soir dans le Xe arrondissement de Paris après le drame qui s'est déroulé jeudi. Une ressortissante chinoise s'est jetée de la fenêtre de son logement pour échapper à des policiers.

"Réseau éducation sans frontières appelle les habitants mais aussi les associations, les syndicats, les partis, tous ceux qui sont décidés à ne pas laisser la dérive vers l'insupportable se poursuivre, à un rassemblement sur les lieux du drame, boulevard de la Villette", explique l'organisation après le drame qui s'est déroulé jeudi. Une ressortissante chinoise en situation irrégulière, âgée de 51 ans, a été grièvement blessée en se jetant de la fenêtre de son logement du Xe arrondissement de Paris pour échapper à des policiers. Tombée du premier étage sur la chaussée, elle a été prise en charge par le Samu, admise à l'hôpital Pompidou et se trouvait vendredi dans un état grave.

Les policiers du commissariat du Xe qui se sont présentés à son domicile du 41 boulevard de la Villette ne venaient pas pour une expulsion mais pour une enquête sur une plainte pour vol. Ils s'intéressent à un homme qui pourraient loger des clandestins dans cet appartement. RESF voit cependant l'accident comme une conséquence de la tension provoquée par la politique gouvernementale, qui a assigné aux préfets et à la police des objectifs chiffrés d'expulsions, 25.000 pour cette année.

Le syndicat de police Alliance a réagi en estimant que la police n'avait aucune responsabilité dans l'affaire. "La police nationale applique et fait appliquer les lois que nul n'est censé ignorer et ne peut en aucun cas être tenue pour responsable des agissements de personnes qui tentent de se soustraire à un contrôle ou qui cherche à se dérober à une convocation légitime", écrit-il dans un communiqué. Le 12 septembre, le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, a reçu une vingtaine de préfets pour leur demander de faire expulser davantage d'immigrés en situation irrégulière, suscitant la colère d'une partie de la gauche et d'organisations de défense des droits de l'homme.