Deux Français et un Italien, faisant partie de sociétés travaillant en Algérie, étaient en voiture, escortés par les gendarmes, lorsqu'une voiture piégée a foncé sur leur convoi près de Lakhdaria, en Kabylie, à 70 kilomètres au sud-est d'Alger. Au même moment, une bombe télécommandée se trouvant sous la chaussée a explosé. A Paris, l'entreprise française de BTP Razel a confirmé qu'un de ses véhicules 4X4 avait été pris pour cible en tout début de matinée. Il transportait deux Français, un Italien et leur chauffeur algérien.
La branche nord-africaine d'Al-Qaïda a revendiqué l'attentat dans un communiqué cité par la chaîne Al-Arabiya, basée à Dubaï. Dans un texte adressé au bureau d'Alger d'Al-Arabiya, l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (ancien Groupement salafiste pour la prédication et le combat - GSPC) affirme qu'un de ses membres, dont le nom de guerre est Othman ben Jaafar, a perpétré cet attentat avec une voiture chargée de "plus de 250 kilogrammes d'explosifs". Jeudi, dans un enregistrement vidéo, le numéro deux d'Al Qaïda, Ayman al-Zawahiri, avait appelé à "débarrasser" le Maghreb des Français et Espagnols installés dans les anciennes colonies d'Afrique du Nord.
La France prend "très au sérieux" les menaces d'al-Qaïda contre ses ressortissants au Maghreb, a déclaré vendredi après-midi le ministère français des Affaires étrangères. Paris a envoyé à ses postes diplomatiques au Maghreb "des instructions pour les inviter à mettre en oeuvre des mesures de sécurité renforcées", a aussi indiqué le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Frédéric Desagneaux. "Nous devons lutter ensemble pour que le terrorisme et ces peurs effrayantes ne triomphent pas", a réagi Bernard Kouchner.
Par ailleurs, deux Français, qui travaillaient à Alger pour Aéroports de Paris (ADP), ont été rapatriés en urgence mardi à Paris à la suite de menaces d'enlèvement d'un "groupe terroriste de la mouvance d'Al-Qaïda". Aéroports de Paris et le Quai d'Orsay ont confirmé cette information. ADP a ajouté que la décision de rapatriement avait été prise en "application des procédures d'ADP et du principe de précaution".