Jean-Marc Ayrault a estimé mercredi à l'Assemblée que la Une de l'hebdomadaire Minute sur Christiane Taubira, garde des Sceaux, était une "infraction qui appelle une sanction". "Je voudrais d'abord dire ma solidarité totale, amicale et fraternelle à Christiane Taubira", a déclaré le Premier ministre lors de la séance des questions d'actualité. Selon lui, "quand on s'attaque à elle, c'est sûrement une blessure personnelle, mais c'est aussi une fonction que l'on attaque et la République que l'on abîme". "Ce matin, avec cette une lamentable, une parution comme celle-là, ce n'est pas de l'information, c'est une infraction qui appelle une sanction", a-t-il ajouté, interrogé par le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux.
Mardi soir, M. Ayrault avait déjà saisi le procureur de la République "en application de l'article 40 du code de procédure pénale" afin "de porter ces faits susceptibles de constituer l'infraction d'injure publique à caractère racial". "C'est mon devoir comme Premier ministre de saisir le procureur de Paris", a-t-il expliqué mercredi à l'Assemblée. "C'est à la justice de dire le droit et elle le dira", a-t-il assuré, rappelant que le racisme n'était "pas une opinion, mais un délit". "Ma première mission est de faire respecter la loi et pour l'accomplir, ma main ne tremblera pas", a-t-il ajouté.