Dopage : un Tour de France sous pression

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Tour de France s'élance samedi de Londres pour la première fois et ses organisateurs espèrent que ce départ inédit marquera le début d'une ère nouvelle pour un sport englué dans les problèmes de dopage.

Les millions de spectateurs sur le bord des routes du Tour de France confirment chaque année le succès d'une épreuve pourtant touchée par les histoires de dopage... Ces dernières semaines, les affaires ont volé la vedette aux coureurs, relégant parfois les victoires au rang d'anecdotes. Vainqueur de l'édition 1996 sous le maillot des Telekom, le Danois Bjarne Riis a avoué s'être dopé et reconnu qu'il ne méritait pas le maillot jaune qu'il avait porté jusqu'aux Champs-Elysées. Son nom a été rayé du palmarès. Vainqueur du Giro 2006, l'Italien Ivan Basso, exclu du Tour l'an passé, a lui été suspendu deux ans par la Fédération italienne en raison de son implication dans l'affaire Puerto, portant sur un dopage sanguin. Passé chez Discovery Channel, l'ancien leader de l'équipe CSC ne pourra reprendre la compétition que le 24 octobre 2008. Dans cette même affaire, lancée lors d'une opération de la Guardia Civil en mai 2006, les Espagnols Alejandro Valverde et Oscar Pereiro font l'objet de forts soupçons. Pereiro, deuxième derrière Floyd Landis l'an passé à Paris, s'est même sérieusement mis en colère, affirmant qu'il avait envisagé d'arrêter le cyclisme. Enfin, le parquet de Rome vient d'ouvrir une enquête baptisée "Oil For Drugs" qui a abouti à la suspension du sprinteur Alessandro Petacchi (Milram) pour contrôle non-négatif au salbutamol lors du Giro. Dans cette même affaire, le vainqueur du Tour d'Italie, Danilo Di Luca, et le troisième, Eddy Mazzoleni, ont été entendus par la justice de leur pays. Mazzoleni est écarté de l'équipe Astana pour le Tour de France. Avant le premier coup de pédale samedi à Londres devant Trafalgar Square, les instances dirigeantes du cyclisme ont donc tenté d'effectuer un nettoyage de printemps pour se débarrasser de vieilles habitudes. L'UCI et les organisateurs du Tour n'ont qu'une hantise : un nouveau coup de théâtre après celui provoqué par Landis l'an passé. L'Américain, dont le contrôle positif à la testostérone a été révélé peu après son triomphe à Paris, a fait peser une ombre sur la probité et l'intérêt de l'épreuve. Landis continue de clamer son innocence. Une décision devrait intervenir avant même la fin de la Grande Boucle et l'on devrait alors être fixé sur le vainqueur de l'édition 2006. Ceux qui pensaient que l'affaire Festina avait incité le peloton à la prudence et à l'honnêteté ont dû constater qu'ils s'étaient trompés. Ne sachant comment faire pour sauver un sport qui court à sa perte, l'UCI a imposé à la mi-juin une charte incitant les coureurs à s'engager contre le dopage. Ce texte, qui n'a pas de valeur contraignante, demande à chacun de fournir un échantillon d'ADN pour qu'il puisse être comparé aux échantillons sanguins recueillis dans l'affaire Puerto. Il prévoit également qu'un coureur contrôlé positif devra verser l'équivalent d'une année de salaire au titre d'une amende forfaitaire. Et ceux qui n'auront pas signé cette charte ne seront pas autorisés à se présenter au départ de l'épreuve le 7 juillet.