La déferlante UMP est lancée

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'UMP a lancé dimanche la déferlante attendue sur l'Assemblée nationale dans le sillage de l'élection de Nicolas Sarkozy. Le parti du président arrive largement en tête avec plus de 39% des suffrages. En face, le Parti socialiste est le parti qui résiste le mieux, et obtient près de 25% des voix. Le MoDem plafonne à 7,6%. Parmi les 7.640 candidats aux 577 sièges de députés à pourvoir, 110 d'entre eux ont été élus dimanche dès le premier tour, ce qui constitue un record. Pour le second tour, Ségolène Royal ou encore Jean-Pierre Raffarin font des appels du pied à François Bayrou.

Nicolas Sarkozy avait demandé une large majorité à l'Assemblée nationale pour gouverner et mettre en oeuvre son programme de "rupture"... Il devrait l'obtenir dimanche prochain. C'est une vague bleue UMP qui s'annonce à l'Assemblée nationale après le premier tour des élections législatives, un scénario attendu qui accentue l'affaiblissement de la gauche et relègue le Mouvement démocrate de François Bayrou et le Front national à un score symbolique. Ce serait la première fois depuis 1978 qu'une majorité serait reconduite à l'Assemblée (46,7% pour la droite à l'époque). L'UMP obtient 39,5% des suffrages, le PS 24,7%, le MoDem 7,6%, le FN et le PC 4,29% chacun. Et selon les projections en siège de l'institut Ipsos, la droite obtiendrait entre 383 et 447 députés, la gauche entre 126 et 185, dont une quinzaine pour le Parti Communiste qui perdrait son groupe parlementaire. Le MoDem n'aurait lui, qu'entre 1 et 4 sièges à l'Assemblée. 110 députés ont été élus dès le premier tour. Les heureux élus appartiennent tous à la majorité présidentielle à l'exception d'un socialiste, Michel Lefait, le député sortant de la 8e circonscription du Pas-de-Calais. 99 UMP ont été élus ou réélus, un divers droite (Nicolas Dupont-Aignan), deux Mouvement pour la France (MPF de Philippe de Villiers) et sept ex-UDF qui ont créé le Nouveau Centre, dont Hervé Morin, ministre de la Défense. Parmi les élus figurent notamment le Premier ministre, François Fillon, et six de ses dix ministres qui étaient candidats. Les ministres en ballottage sont Alain Juppé, Roselyne Bachelot-Narquin, Michèle Alliot-Marie et Christine Boutin. En 2002, où la droite l'avait emporté, 58 candidats avaient été élus dès le premier tour. Ils n'avaient été que 12 en 1997 lorsque la "gauche plurielle" avait gagné les législatives. En 1993, 80 candidats avaient été élus dès le premier tour. La droite l'avait là aussi largement emporté .Dimanche prochain, douze triangulaires seulement, et en théorie, puisque des candidats peuvent se désister. Alors certains tendent la main à François Bayrou et au MoDem. Ségolène Royal souhaite rencontrer François Bayrou pour favoriser un rassemblement des électeurs centristes sur les candidats du Parti socialiste au second tour des élections législatives. "A partir du moment où l'enjeu de ces élections législatives c'est d'empêcher la concentration excessive des pouvoirs entre les mains du même parti, ce que François Bayrou a d'ailleurs souligné hier, (¿) il est évident que les électeurs du Modem doivent rejoindre les candidats du PS", a expliqué l'ex-candidate présidentielle du PS. Elle a précisé qu'elle ne souhaitait pas le faire "pour des raisons électoralistes" mais pour contrer "une majorité écrasante" de l'UMP. Même discours chez François Hollande. Le premier secrétaire du PS a appelé les électeurs de gauche et aussi ceux du centre à se mobiliser pour élire dimanche prochain une Assemblée nationale qui puisse jouer son rôle avec une opposition en nombre suffisant. Il a appelé l'électorat socialiste à voter contre l'UMP, y compris en votant pour le Mouvement démocrate (MoDem), si le candidat du PS n'est pas au second tour. Et à droite aussi, on flirte avec François Bayrou... L'ancien Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin a appelé lundi l'UMP à "tendre la main" au président du Mouvement démocrate (MoDem), pour le second tour des législatives afin de remporter des "duels difficiles" contre la gauche. "Il faut, vis-à-vis du centre, avoir une attitude positive. Si ce n'était que moi, nous en discuterions tous ensemble, il faut tendre la main au centre puisqu'il faut s'élargir", a-t-il déclaré sur France 2. L'UMP doit éviter de "se replier sur lui-même", estime le sénateur de la Vienne. "François Bayrou a eu des choix stratégiques qui n'étaient pas les bons, mais je suis toujours pour qu'on tende la main. Quand on gagne, on tend la main", a-t-il fait valoir.