Le G8 trouve un compromis sur le climat

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les dirigeants des pays du G8, réunis en sommet à Heiligendamm en Allemagne, sont convenus de s'engager sur la voie de réductions "importantes" des émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel. L'opposition des Etats-Unis a toutefois empêché la définition d'objectifs chiffrés immédiats.

Le compromis est encore frileux mais il existe... La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé jeudi que les pays du G8 étaient convenus de "prendre en compte sérieusement" l'objectif de réductions "importantes" des émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique. Le président américain a finalement fait un pas vers l'acceptation de l'objectif chiffré voulu par le président français et la chancelière allemande. Dans le texte de l'accord, il a donc été mentionné une volonté de réduire ces émissions de 50% d'ici 2050. Ce qui a conduit Nicolas Sarkozy à évoquer un accord "assez inespéré". "En termes d'objectifs, nous avons adopté un langage clair qui reconnaît que la hausse des émissions de CO2 doit être d'abord enrayée puis suivie d'importantes réductions", a souligné Angela Merkel. Le communiqué du sommet reprend ces termes, ce qui constitue l'engagement le plus ferme jamais pris par les Etats-Unis dans la limitation des émissions polluantes. George Bush a toujours refusé de ratifier le protocole de Kyoto, qui fixait des objectifs chiffrés à l'horizon 2012 pour les signataires, au motif que des pays tels que la Chine et l'Inde n'étaient tenus par aucune obligation. Le président américain a dévoilé une semaine avant le sommet de Heiligendamm sa propre stratégie de lutte contre le réchauffement climatique, par le biais notamment de réunions impliquant les plus gros pollueurs de la planète, y compris la Chine et l'Inde. Même si les Etats-Unis ont résisté jusqu'au bout à sa volonté d'arrêter des objectifs précis, Angela Merkel a tout de même remporté une petite victoire en obtenant une référence chiffrée dans le communiqué de ce sommet organisé sur les rives de la Baltique. L'Union européenne estime qu'une réduction de 50% des émissions polluantes est nécessaire pour éviter des températures mondiales supérieures de plus de 2°, selon l'UE, à des changements climatiques "dangereux". Les experts préviennent que le réchauffement climatique s'accompagnera d'une hausse du niveau des mers, de sécheresses et d'inondations plus fréquentes. Les défenseurs de l'environnement ont donc condamné l'incapacité du G8 à s'entendre sur des objectifs précis et contraignants. Les dirigeants du G8 souhaitent conclure, d'ici 2009, un nouvel accord sur le changement climatique qui entrerait en vigueur après l'expiration en 2012 du protocole de Kyoto. Les discussions sur ce prochain accord se dérouleront dans le cadre des Nations unies. Les ministres de l'Environnement du G8 disposent d'un mandat pour entamer des négociations lors de la conférence de l'Onu sur le changement climatique à Bali, en décembre.