Le nouveau 11-Novembre à l’Assemblée

Nicolas Sarkozy veut élargir la commémortation du 11-Novembre à tous ceux tombés pour la france, dont les soldats tués en opérations extérieures (Opex), comme aujourd'hui en Afghanistan.
Nicolas Sarkozy veut élargir la commémortation du 11-Novembre à tous ceux tombés pour la france, dont les soldats tués en opérations extérieures (Opex), comme aujourd'hui en Afghanistan. © MAXPPP
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avec AFP
Nicolas Sarkozy souhaite en faire une journée d’hommage à "tous les morts pour la France".

Si les députés suivent Nicolas Sarkozy, la journée du 11 novembre ne sera plus seulement consacrée à la commémoration de l'armistice de 1918 mettant fin à la Première guerre mondiale. Mardi, le projet de loi faisant de cette date la journée annuelle d'hommage à "tous les morts pour la France" sera examiné par l'Assemblée nationale, moins de deux mois après l'annonce par Nicolas Sarkozy d'une évolution des cérémonies anniversaires.

Ce texte concis, discuté "en urgence", autour d'un conflit vieux de près d'un siècle, traduit la volonté du chef de l'Etat d'inscrire la réforme dans le marbre avant l'élection présidentielle. Avec l'accord de l'exécutif, les députés ont déjà adopté en commission un amendement rendant obligatoire l'inscription sur les monuments aux morts des noms des soldats tués en opérations extérieures (Opex), comme aujourd'hui en Afghanistan.

"Nous devons communier"

Après la mort en 2011 des derniers poilus de la Grande Guerre, le Britannique Claude Choules, décédé en mai à l'âge de 110 ans, Nicolas Sarkozy a souhaité rénover des cérémonies qui, selon les élus, étaient peu à peu délaissées par la population. Dans un discours solennel, il avait annoncé le 11 novembre à l'Arc de triomphe son choix de faire de l'anniversaire de l'armistice "la date de commémoration de la Grande Guerre et de tous les morts pour la France. Nous ne devons pas simplement commémorer, nous devons communier", avait-il martelé.

Cette évolution a été rejetée à gauche et par la plupart des candidats à la présidentielle, qui accusaient le chef de l'Etat de vouloir instrumentaliser l'Histoire. Mais le discours du président avait également inquiété les associations d'anciens combattants qui craignaient de voir disparaître d'autres dates de commémoration.

Le lien "entre les générations du feu"

Le gouvernement a depuis déminé le terrain et assuré qu'il ne s'agissait pas d'instaurer une sorte de "Memorial Day", journée unique d'hommage, à la française. Aucune autre célébration nationale, comme la journée d'hommage aux morts en Algérie, Maroc, Tunisie, le 5 décembre, ou la commémoration de la victoire de 1945, le 8 mai, n'est en effet supprimée. Selon le gouvernement, le texte entend au contraire faire le lien "entre les générations du feu", des combats de 1914-18 à ceux d'Afghanistan.

La plupart des associations ont fini par accepter cette évolution, même si des voix continuent de dénoncer la dilution du souvenir spécifique de la Grande Guerre, à la veille des célébrations en 2014 du centenaire du conflit. Selon un sondage paru mi-novembre, près des deux tiers des Français (64%) approuvent le projet de Nicolas Sarkozy.