Michelin ferme son usine de Toul, 826 personnes concernées

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le fabricant de pneumatiques Michelin a annoncé sa volonté mercredi de fermer son usine de Toul en Meurthe-et-Moselle dans le cadre d'un plan de restructuration qui concerne également l'Espagne. Pour le directeur de l'usine de Toul, cette décision était "inéluctable". Elle concerne 826 employés.

"Ce n'est pas une décision simple, mais elle était inéluctable. On n'a pas le choix " : c'est en ces termes que le directeur de l'usine Michelin de Toul, Henri de la Gravière, a justifié la fermeture prochaine du site à l'horizon 2009. 826 emplois qui dépendent en fait de la marque Kléber sont sur la sellette dans cette ville de Meurthe-et-Moselle. La concurrence des fabricants de pneus venus d'Asie est devenue trop forte selon la direction de Michelin pour que l'usine française continue d'être rentable.

Les coûts de production des pneus de tourisme de milieu de gamme Michelin seraient de 50% supérieurs à ceux des concurrents asiatiques, d'après la direction de l'usine qui précise qu'en cinq ans, les volumes d'importations dans ce secteur ont en parallèle augmenté de 70%. Kléber, filiale de Michelin, ne possèderait pas à Toul de machines suffisamment automatisées pour gagner en productivité ce que l'Asie gagne avec ses coûts de main d'oeuvre très bas. Mais le constat est le même dans une autre usine du groupe située elle en Espagne, à Lasarte au Pays Basque, où une ligne de production va également être supprimée.

Pour les syndicats, la direction est responsable de la fermeture de l'usine de Toul. "Cela fait deux ou trois ans que l'on sait que le site va fermer. La direction est fautive. Ils ont laissé mourir l'usine", a expliqué Jacques Auxerre, délégué syndical central FO. Il a notamment pointé du doigt une somme de 45 millions d'euros d'investissement destinée à moderniser l'usine : "les 45 millions, on ne les a pas vus. Les salariés travaillent depuis des années sur des machines obsolètes".

La ministre de l'Economie et de l'Emploi a elle estimé que la décision de fermeture de cette usine Michelin "avait du être prise pour des raisons tenant au site, à son exiguïté et aux coûts de production supérieurs de 50%". Christine Lagarde répondait à une question posée lors de la séance des questions au gouvernement. Elle a expliqué que "tout le monde s'était engagé dans cette affaire: les salariés, l'employeur en investissant plus de 45 millions d'euros au cours des cinq dernières années".

A Toul, ce sont 826 salariés qui vont donc devoir être reclassés. Ils devraient avoir le choix entre au moins deux autres usines du groupe situées un peu partout en France. Pour ceux qui souhaitent rester dans la région, Michelin a promis d'apporter "toute l'aide nécessaire pour qu'ils puissent trouver le plus rapidement possible un autre travail ou réaliser un projet professionnel". L'âge moyen des employés dans l'usine de Toul est de 42 ans.