Pollution aux pyralènes : des médecins prennent les devants

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La secrétaire d'Etat à l'Ecologie a lancé le 10 octobre dernier le premier comité de suivi et d'information sur la pollution aux pyralènes du Rhône. Une pollution qui dure depuis plusieurs dizaines d'années. Pour accélérer le processus, en Camargue, des médecins ont décidé de réaliser eux-mêmes de prises de sang, sous contrôle d'huissier. Pour au moins cerner le phénomène d'un point de vue sanitaire.

C'est une pollution qui remonte à plusieurs dizaines d'années. Face à la lenteur de l'Etat pour cerner le phénomène des pyralènes dans le Rhône et étudier son impact sur la santé des riverains, des médecins en Camargue ont décidé de passer à l'action. Ils vont se livrer à une étude sanitaire inédite en effectuant des prises de sang sur des habitants volontaires. Il s'agit de déterminer s'ils sont eux-mêmes contaminés par les pyralènes ou PCB.

Les polychlorobiphényles (PCB) sont des dérivés chlorés utilisés pour leur pouvoir isolant, leur qualité de lubrification et leur résistance au feu. Ils étaient mis en oeuvre notamment dans les transformateurs électriques et dans les appareils hydrauliques industriels. Selon l'Agence française pour la sécurité sanitaire des aliments, les PCB peuvent ainsi entraîner des problèmes de fertilité, de croissance ou des cancers en cas d'ingestion "régulière et sur une longue période". A partir des mesures effectuées dans certains poissons, le taux de pyralène était jusqu'à dix fois supérieur au seuil mondial autorisé. La consommation de produits issus de la pêche dans le Rhône a d'ailleurs été interdite de Lyon à la Méditerranée.

Nathalie Kosciusko-Morizet a présidé le 10 octobre le premier comité de pilotage sur le sujet ce mercredi. Concernant les moyens de dépollution possible du fleuve, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie a expliqué qu'on ne pouvait "pas draguer tout le Rhône". La solution idéale serait "une dépollution ciblée ou bien un traitement in situ des sédiments". Une étude a été confiée sur le sujet au pôle de compétitivité lyonnais Axelera. Les "douze pêcheurs professionnels concernés" par la pollution devraient recevoir une indemnisation de leurs pertes de revenus.