Le général el-Hajj était le chef des opérations l'été dernier lors des combats entre l'armée libanaise et les islamistes du Fatah al-Islam dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared. C'était aussi un proche du candidat favori à la présidence et chef de l'armée, Michel Sleimane. Il est mort mercredi matin dans un attentat. L'explosion s'est produite à Baada, une zone chrétienne au sud-est de Beyrouth, au passage de sa voiture. Son garde du corps a également été tué, et huit autres personnes ont été blessées dans l'explosion.
Cet attentat se produit alors que le Liban est plongé dans une grave crise politique, illustrée par l'incapacité des partis à s'entendre pour élire un président de la République. Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, dénonce "une action lâche" qui "participe d'une volonté évidente de déstabilisation" du pays. Le 19 octobre déjà, un attentat à la voiture piégée avait fait six morts et 70 blessés, à Sin el-Fil, une banlieue chrétienne de Beyrouth, à quelques jours de la première séance du Parlement destinée à élire le nouveau chef de l'Etat.
Lundi soir, le président du Parlement Nabih Berri avait annoncé que la séance prévue mardi pour l'élection du président était de nouveau reportée, pour la 8e fois, au lundi 17 décembre. Les milieux politiques libanais évoquent désormais l'impossibilité d'organiser un vote du Parlement avant la fin de l'année, voire mars prochain, début de la prochaine session ordinaire du Parlement, alors que le président Emile Lahoud a quitté ses fonctions au terme de son mandat le 23 novembre sans qu'un successeur ne lui ait été trouvé.